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Force 9

Je vous avais promis dans la nouvelle rédigée après le passage de l’équateur de vous parler du « force 9 ». Voici son histoire.

Il y a un certain nombre d’années, j’ai eu la chance de découvrir quelques-unes des îles de l’archipel du Cap Vert lors d’une croisière à voile au départ de Dakar. Après une traversée sans histoire, nous avions choisi de nous arrêter sur l’île Sao Nicolau. Les habitants nous ont accueilli très chaleureusement nous invitant systématiquement a toutes les fêtes – très fréquentes – qui s’organisaient sur l’île. Pour accompagner ces soirées en musique, un punch arrange façon Sao Nicolau des plus goûteux. Pour les curieux, ce punch est réalisé avec du rhum blanc (agricole), auquel était ajouté des agrumes (principalement des oranges), de la cannelle et autres épices goûteuses.

Quelques années plus tard pour accueillir nos invites sur notre petit voilier, et nous faire plaisir, nous décidâmes de préparer de ce breuvage (en fonction du lieu, les produits utilises pouvaient un peu varier) et de le stocker dans les fiasques de vin de 5 litres que l’on trouve facilement au Portugal.

Après avoir séjourné quelques semaines ou quelques mois, il était particulièrement aromatise et se laissait boire des plus facilement, avec des effets tardifs un peu traître. C’est pour cette raison qu’une de nos amies décida de le surnommer « Force 9 » en référence a l’échelle Beaufort.

A titre illustratif du plaisir apporte a nos hautes par « force 9 » : lors de notre passage a Madère, nous avions sympathise avec le capitaine d’un petit cargo délivrant la marchandise sur les différentes îles portugaises de l’Atlantique nord, qui de sa vie de marin, ne se souvenait d’avoir rencontré un breuvage aussi efficace.

PS1 : Lorsque vous lirez cette nouvelle, nous serons probablement à environ 500 NM de la ligne d’arrivée, située à quelques encablures de l’entrée dans la baie de Rio, juste au sud de marina da Gloria ou nous allons séjourné jusqu’au départ de la course #2 qui nous emmènera de Rio de Janeiro au Cap.

PS2 : Nous naviguons depuis 2 jours sous spinnaker avec un alizé qui a passe du sud-est a l’est et qui devrait tourner ces prochaines heures au nord-est en faiblissant avant une probable accélération au passage du célèbre Cabo Frio (qui fera certainement l’objet d’une nouvelle lors de la prochaine course.

PS3 : A bord, c’est le train-train quotidien, rythme par les quarts et les activités hors « navigation », comme la cuisine, le nettoyage, les contrôles (gréement, voiles, cordages, générateur, autres équipements techniques), les inévitables bricolages pour réparer ou améliorer. Peu de vie visible hormis celles des équipiers de LMAX Exchange.

PS3 : Si tout se passe comme prévu (je touche du bois), il ne devrait pas y avoir de nouvelle samedi prochain. Nous devrions être a terre et il y aura pas mal de boulot pour nettoyer le bateau, le préparer pour la prochaine course, assurer nos activités sociales diverses avec notre sponsor et celles prévues par l’organisateur et bien sur profiter de découvrir Rio de Janeiro.

Dominique Hausser sur LMAX Exchange, mercredi 23/09/2015 0000 TU

Les alizés

La zone tropicale possède une météorologie bien à elle qui diffère notablement de celle des latitudes moyennes. L’énergie fournie aux systèmes est principalement issue des cycles évaporation-condensation et de la réserve de chaleur a température élevée stockée dans les eaux de l’océan. Aux latitudes moyennes, ce sont les contrastes de masses d’air qui nourrissent en priorité les systèmes.

Les alizés se forment entre la ceinture de hautes pressions subtropicales (par exemple l’anticyclone des Açores) et la dépression équatoriale permanente appelée par les marins le pot-au-noir et la zone de convergence intertropicale par les météorologistes. Les alizés couvrent une grande partie de l’océan intertropical n’étant pertubé que par les dépressions thermiques régnant sur les continents et qui peuvent donner lieu a des phénomènes de moussons. Ce schéma colle assez bien a la réalité de l’océan Atlantique. Une analyse plus fine permet de mettre en évidence des différences dans l’océan Indien et dans l’océan Pacifique en raison de la topographie des terres, avec en particulier un effet fort du massif de l’Himalaya.

Pour plus de détails, je vous invite a lire l’excellent ouvrage de Jean-Yves Bernot sur la stratégie météo au large en course et en croisière.

Au temps de la marine marchande a voile, on appelait les alizés « les doux vents de la carte ». En langue d’oc, « alis » signifie « lisse », « doux ». Les anglo-saxons, plus pragmatiques, les nomment « les vents du commerce » (trade winds); en allemand, ils se nomment « Passat » en raison de la régularité des traversées.

Même si nous naviguions avec des vents du secteur NNE, nous n’avons trouvé les alizés que, tardivement, au sud de l’archipel des Canaries. Les alizés de l’Atlantique Nord soufflant a l’est de l’Atlantique du secteur NE avant de s’orienter N (à cause de la diminution de la force de Coriolis) nous ont poussé jusqu’au pot-au-noir rencontré juste au sud de l’archipel du Cap Vert. La bateau était plus ou moins plat, roulant un peu à cause des vagues de taille modérée (1 à 2 m) avec une température de l’air et de l’eau se réchauffant progressivement. Un appel au farniente, ce qui n’est pas ce qui est attendu d’un équipage d’un voilier en course.

Après le passage rapide du pot-au-noir, moins de 48 heures avec des vents variables et faibles, nous avons rejoins les alizés de l’Atlantique sud (environ a la latitude 11N). D’abord de secteur sud (même loi de Coriolis, mais dans l’autre sens), les vents se sont progressivement orientes au SE nous permettant de faire un bord bâbord bon plein en direction de Rio de Janeiro. De la position plate nous nous sommes retrouver a 45 degrés de l’horizontal; du roulis, nous sommes passe au tangage; de la température très élevée et d’une humidité a pratiquement 100% jour et nuit, nous retrouvons une température plus fraîche la nuit et une humidité nettement moins élevée (il n’y a plus un demi centimètre d’eau sur tout le corps tout le temps).

Progressivement à l’approche des cotes brésiliennes les alizés vont s’orienter a l’est puis au nord-est, nous permettant de retrouve une allure portante et donc des conditions similaires a celles rencontrées dans l’Atlantique nord.

PS1 : Nous avançons vite, 258 NM en 24 heures entre vendredi et samedi soir, mais cela vous le saviez déjà.

PS2 : Nous avons démarré l’  » Ocean sprint » de la première course, samedi 19 septembre a 2231 TU qui consiste a parcourir la distance entre les latitudes 5S et 10S le plus rapidement possible (plus vite que tous les autres bateaux en course) pour engranger 2 points supplémentaires – nous ne saurons donc que lorsque tous les bateaux auront passe la latitude 10S qui bénéficiera de ces 2 points.

PS3 : La croix du sud est maintenant bien visible; d’abord parce qu’une bonne partie de la nuit est sans lune (son croissant étant maintenant a plat regardant vers le haut), ensuite parqu’il n’y a plus de spinnaker pour la cacher.

PS4 : Depuis 2 nuits, nous croisons plein de grosses méduses bio-fluorescentes, qui ont surpris plusieurs membres de l’équipage. Sinon peu d’oiseaux et de moins en moins de poissons volants.

Dominique Hausser sur LMAX Exchange, lundi 21/09/2015 0000 TU

Le corridor

Kesako ?

Pour la transcription technique du corridor défini dans les instructions de course de la course #1 je vous renvoie a l’excellente news de Igor, skipper de Qingdao sur le site officiel de la Clipper Race.

En bref c’est un des 3 passages obligés sur le parcours entre Southend Pier et Rio. Cette règle a été ajoutée aux instructions de course 2015-2016, car pendant l’édition 2013-2014, plusieurs bateaux sont restes skotchés une dizaine de jours dans le pot-au-noir et ne sont arrivés à Rio que deux ou trois jour avant le départ de la course #2 vers Le Cap. Trop peu de temps pour préparer les bateaux et l’obligation pour de nombreux équipiers (ceux débarquant et ceux embarquant) à modifier leurs réservations de vols et d’hôtels; idem pour les familles et amis venus rendre visite à leurs proches.

Le passage de ce corridor est plutôt complique à gérer, car le pot-au-noir est une zone très instable avec des conditions météo variant notablement d’un jour a l’autre.

En plus de sa grande longueur (600 nm) et d’être centre autour de la longitude 29W, les bateaux sont autorisés à avancer au moteur ou au moteur-voile sur un maximum de 6 degrés de latitude ou pendant un maximum de 60 heures.

La position du corridor limite ainsi le choix pour traverser la zone sans vent et de grains au plus vite; ou autrement dit, si vous avez de la chance cela passera facilement, sinon …

Quand faut-il utiliser son moteur (si il est décidé de l’utiliser), ce qui va limiter la progression a 360 nm en 60 heures, soit une moyenne de 6 nœuds. Sans vent, on va plus vite, mais avec du vent on va plus lentement.

Quelle trajectoire choisir pour qu’au bout des 6 degrés et/ou des 60 heures, au moment d’arrêter le moteur, il y ai du vent (et surtout un vent favorable pour rejoindre Rio au plus vite).

Je vous imagine vous gratter la tête a la lecture des derniers paragraphes, alors imaginez a quoi nous avons été confrontés.

Arrivés au sud de l’archipel du Cap Vert, le vent faiblit et devient variable en direction. Nous sommes encore à 24 heures au moins de l’entrée du corridor. Pendant plusieurs jours, les données météo indiquaient des vents faibles et variables jusqu’à la latitude 8N; ce qui incitait a enclencher le moteur des l’entrée dans le corridor. Cependant les derniers fichiers montraient des vents mieux établis des le début du corridor incitant a attendre un peu avant de démarrer le moteur et subir la réglé des 6 degrés et 60 heures. Plus compliqué encore, la réalité était encore différente et le vent semblait déjà plus stable des la demi-journée, indiquant une évolution plus rapide que celle annoncée par les fichiers météo.

Finalement il est décidé d’utiliser la possibilité du moteur entre les latitudes 12N et 6N.

Quelques heures plus tard, angoisse; les vents semblent bien établi et donnent a nos concurrents un certain avantage, pour ne pas dire un avantage certain.

Fort chanceusement, la situation évolue a nouveau (les changements sont rapides dans cette région et une prévision locale détaillée est relativement aléatoire) et nous redonne espoir de ne pas perdre notre position en tête de la course. Et la situation va progressivement évoluer en notre faveur, nous permettant de quitter le corridor avec une avance confortable.

Finalement, c’est un peu (beaucoup) le hasard qui nous a permis de rester en tête de la course et de ne pas être oblige de recommencer tout le travail effectue entre le départ et le sud du cap Finistère. Une intéressante discussion pour les amoureux des règles de course à la voile.

PS1 : Depuis la latitude 6N, nous vivons a nouveau a 45 degrés de l’horizontal 😉

PS2 : Nous sommes sortis du corridor.

PS3 : Nous avons passé la latitude 00 00.000 a 1604TU le vendredi 18 septembre 2015, nous sommes maintenant dans l’hémisphère sud. Neptune a fait payer leur tribu a tous ceux qui traversait l’équateur en bateau pour la première fois. Pour moi, une cuillère de « Marmite », la version anglaise
du « Cenovis » de mon enfance. J’aurai nettement préféré un bon « force 9 » – je vous raconterai l’histoire du « force 9 » dans une prochaine nouvelle, c’est promis.

PS4 : Pour ne pas faire comme Team Vestas lors de la dernière Volvo Ocean Race, nous avons ajouter une marque sur le plotter pour être sur d’éviter Penedos de Sao Pedro e Sao Paulo (N00 55.01 W029 20.76). Comme ce caillou est sur un passage de cargos, il y a même un phare d’une portée de 15 NM.

Dominique Hausser sur LMAX Exchange, samedi 19/09/2015 0000 TU

Cellulaire

Rien à voir avec la biologie, la cuisine ou une nouvelle méthode de naviguer.

A peine le départ donne, que déjà les premiers messages, les premières images sont envoyées, qui a la famille, qui aux amis, qui enfin aux membres de l’équipe LMAX Exchange. Les téléphones de nombre d’équipiers crépitent à qui mieux mieux.

Ils ont cesse d’émettre en quittant la cote anglaise. A peine Alderney en vue, qu’ils ressortent des poches. « Bonjour, chérie. Tout va bien, on arrive sur la cote française. » Et cela continuera jusqu’au passage de Ouessant. La traversée du golfe de Gascogne est tranquille côté cellulaire; côté voile, il faut s’accrocher pour tenter de distancer les proches concurrents.

A peine une terre visible annoncée, il s’agit de la côte NW de la Galice et le cap Finistère dans le fond, qu’à nouveau on entend : « je n’ai pas de signal et toi ? » « Ça y est je l’ai. » « Moi toujours pas. Ah si c’est bon. »

Et puis un peu plus tard, à nouveau le silence des cellulaires.

A l’annonce de la proximité de Lanzarote, premières tentatives qui échoueront lamentablement, on passe trop loin. « Je vois une île. » Avant même de se demander laquelle on voit, que l’on entend : « Bonjour ma puce, c’est papa. » « Allô chéri, tout va bien a bord. Comment vas-tu et comment vont les enfants ? »

Nous passons a l’est de Gran Canaria, l’on voit bien les grues du port commercial de Las Palmas.

A l’approche de l’archipel du Cap Vert, rebelote. Les îles du nord de l’archipel restent dans la brume et nous sommes hors de portée du signal. Un presque désespoir atteint les accros du mobile. Au coucher du soleil, le miracle, Fogo et ses hauts sommets sont visibles. « Ici il fait beau et très très chaud. Comment dis-tu, il pleut sur Paris, je ne t’envie pas même si tu me manques beaucoup. » « Salut papa, tout va bien a bord et ta santé ? »

Les dernières lumières des habitations de Fogo disparaissent, les téléphones repartent au fond des poches ou du bateau.

Prochaine sortie des téléphones au contact de la cote brésilienne ou peut-être en passant a proximité de l’archipel de Fernando de Noronha.

D’ici la, les grains du pot au noir, puis une semaine au près, bon plein et travers dans 20-25 nœuds de vent du SE.

PS1 : Être en tête c’est super, mais … nous sommes les premiers à avoir ralenti a l’entrée du pot au noir; de voir les poursuivants se rapprocher à grande vitesse est générateur, chez certains dont moi, d’un certain stress, bien que sachant qu’ils vont aussi ralentir, mais peut-être pas autant que nous et en espérant vivement que nous repartirons avant qu’ils nous rattrapent, voire nous dépassent; dans ce dernier cas, tout le travail pour reprendre la première place serait a refaire avec moins d’options a disposition.

PS2 : Les angoisses exprimées en PS1 se dissipent grandement en voyant les difficiles conditions de vent de nos poursuivants directs pour faire avancer le bateau.

Dominique Hausser sur LMAX Exchange, mercredi 16/09/2015 0000 TU

Pot au noir quand tu nous tiens!

LMAX Exchange mène toujours le bal, et marque plus de 150 milles d’avance sur ses poursuivants directes. Entré dans le Pot au Noir depuis deux jours, le bateau poursuit sa route vers Rio, qu’il doit rejoindre d’ici une dizaine de jours.

Les équipages vont devoir jouer de sens tactique, pour franchir la zone de convergence intertropicale, la fameuse ZIC. Pour favoriser un passage relativement rapide, le règlement autorise, sous certaines conditions l’utilisation du moteur. Les concurrents peuvent donc recourir à ce mode de propulsion pour une période maximal de 60 heures, et franchir six degrés de latitude vers le sud au plus. Le choix peut être fait entre le 12ème et le 2ème parallèle nord, et le passage doit se faire entre le 25ème et le 29ème degré ouest. A chacun donc de décider le moment adéquat pour démarrer l’engin, en sachant que ce type de voilier peut, dès qu’il touche un peu de vent, aller plus vite à la voile qu’au moteur.

Pour l’heure, l’équipage est content de pouvoir trouver prendre un peu de repos lors de cette période, qui est évidemment moins contraignantes. Les quarts peuvent être tenu par un nombre réduit d’équipier, et la concentration requise est moindre.

Le temps est à l’image de ce qui était attendu, avec d’énormes grains, une chaleur intense, et des vents tournants.

Tout le monde profite de cette traversée dans la traversée, pour recharger ses batteries et être d’attaque pour la dernière partie de course vers Rio.

La « media girl »

Les yeux encore pleins de sommeil, elle se précipite sur le pont sa camera et son appareil de photo à la main pour saisir les derniers instants de l’activité du quart 0400-0800. Son petit-déjeuner rapidement avalé lui permet de reprendre sa caméra pour filmer les activités du matin, interviewer l’un ou l’autre des membres de l’équipage sur ce qu’il fait, sur son vécu a bord depuis le début de la course.

Depuis quelques jours il fait trop chaud l’après-midi pour faire autre chose que la sieste, Kristi fait donc comme tout ceux qui ne sont pas de quart, elle s’endort sur son laptop; le traitement des images attendra les heures plus clémentes du début de la nuit. Entre temps, elle aura bien entendu saisi tous les événements de l’après-midi et en particulier les empannages (cela nous permet de voir les progrès réalisés depuis le départ de la course).

Kristi apprécie beaucoup cette première étape comme cameraman et non comme équipière qu’elle était lors de la précédente édition de la Clipper Race. Elle est impressionnée par la rapidité avec laquelle l’équipe a pu travailler ensemble et améliorer notablement la qualité et la vitesse d’exécution des manœuvres. Ses échanges avec les équipiers sont enrichissants, en particulier la découverte des challenges que chacun s’est donne en participant a cette aventure.

Kristi travaille comme cameraman pour la société 1080 specialisée dans la realisation de documentaires. Cette dernière a été mandatée par Clipper Ventures pour suivre la 10eme édition de la Clipper round the World Yacht Race. Deux cameramans seront a bord des bateaux tout au long de la course (pour le détail voir la nouvelle sur Kristi). Elle travaillait pour l’équipe Alvemedica lors de la dernière Volvo Ocean Race.

Kristi a 28 ans, elle est née a Lafayette/Indiana, elle a grandi à Brook/Indiana, elle a débuté la voile à Wisconsin/Lac Michigan, elle vit sur des bateaux depuis son tour du monde sur Derry-Londonderry-Doire lors de la Clipper Race 2013-2014.

PS1 : Traversée de l’archipel du Cap Vert. Je me réjouissais de revoir les îles visitées en 1982 – Ihla de Sao Nicolau, Ihla do Sal et Ihla de Boavista: elles sont restées cachées par la brume. Finalement ce sont les sommets – Cha de Caldeiras, 2829m et Mte. Portela, 2685m qui nous permis de voir Ihla de Fogo le 12 septembre a 1930 TU.

PS2 : Première douche d’eau douce depuis le départ de Londres, ce dimanche 13 septembre au lever du jour; nous sommes en plein dans les grains et la presqu’absence de vent entre les nuages depuis minuit: le pot au noir presque comme dans les livres pour faire court. Le parcours (24 heures environ) jusqu’à l’entrée du corridor va être complique a gérer.

PS3 : Deuxième douche de 50 minutes en fin de journée, histoire de rincer la transpiration d’une journée particulièrement moite.

Dominique Hausser sur LMAX Exchange, lundi 14/09/2015 0000 TU

Diversité

  • Olivier a 45 ans, il est né à Chevreuse, il a grandi à Caen, il a débuté
    la voile à Courseulle, il habite à St-Aubin/mer.
  • Junior a 30 ans, il est ne à Anvers, il a grandi à Anvers, il a débuté la voile à Noirmoutier, il habite à Anvers.
  • Adrian a 38 ans, il est né à St-Helier, il a grandi à St. Brelades, il a débuté la voile à Gosport, il habite à St. Brelades.
  • Nigel a 58 ans, il est né à Harari, il a grandi à Harari, il a débuté la voile à Gosport, il habite à Maidenhead.
  • Haude a 50 ans, elle est née à Versailles, elle a grandi à Paris, elle a débuté la voile à Morgat, elle habite à Genève.
  • Ana a 61 ans, elle est née à Barcelona, elle a grandi à Stuckton on Tees, elle a débuté la voile à Palma de Majorca, elle habite à Londres.
  • Steve a 55 ans, il est né à Londres, il a grandi à Londres, il a débuté la voile à Gosport, il habite à Essex.
  • Fred a 56 ans, il est né à Hilversum, il a grandi à Hilversum, il a débuté la voile à Loosdrecht, il habite à Bussum.
  • Vanessa a 39 ans, elle est née à Paris, elle a grandi à Waterloo, elle a débuté la voile à Gosport, elle habite à Londres.
  • Cathy a 47 ans, elle est née à Lorient, elle a grandi à Port-Louis, elle a débuté la voile à Port-Louis, elle habite à Sydney.
  • Esha a 22 ans, elle est née à Anvers, elle a grandi à Tel-Aviv, elle a débuté la voile à Tel-Aviv, elle habite à Reading.
  • Jonathan a 29 ans, il est né à Bogota, il a grandi à Bogota, il a débuté
    la voile à Gosport, il habite à Yopal.
  • Jens a 25 ans, il est né à Helsingborg, il a grandi à Zurich, il a débuté la voile à Helsingborg, il habite à Londres.
  • Gary a 53 ans, il est né à Rochester, il a grandi à Antibes, il a débuté la voile à Antibes, il habite à St Kitts Nevis.
  • Anthony a 51 ans, il est né à Guilford, il a grandi à Guilford, il a
    débuté la voile à Hamilton Bermuda, il habite à Londres.
  • Valérie a 36 ans, elle est née à Vientiane, elle a grandi à Lyon, elle a débuté la voile à Gosport, elle habite à Londres.
  • Paul a 63 ans, il est né à Leicester, il a grandi à Newbury, il a débuté
    la voile à Northumbland, il habite à Northamtonshire.
  • Philippe a 47 ans, il est né à Boulogne, il a grandi à Vésinet, il a
    débuté la voile à Bandol, il habite à Suresnes.
  • Kristof a 49 ans, il est né à Rio de Janeiro, il a grandi à Anvers, il a débuté la voile à Spuikon/Ostende, il habite à Delft.
  • Thomas a 32 ans, il est né à Chaumont, il a grandi à Vire, il a débuté la voile à Vire, il habite à Bogota.
  • Peter a 61 ans, il est né à Leicestershire, il a grandi à Leicestershire, il a débuté la voile à Norfolk, il habite à Norfolk.
  • Juliana a 43 ans, elle est née à Guilford, elle a grandi à Fredericton, elle a débuté la voile à Québec, elle habite à Londres.
  • Dominique a 60 ans, il est né à Genève, il a grandi à Genève, il a débuté la voile à Genève, il habite à Genève.

PS1. Le 11 septembre a 1842 TU nous avons engrange les 3 premiers points de la course en passant en tête la « scoring gate » située au nord de l’archipel du Cap Vert.
PS2. Le 11 septembre, Haude a fêté ses 50 ans.
PS3. Le 12 septembre, Gary a fêté ses 53 ans.
PS4. Prochaine étape, l’entrée du corridor impose pour traverser le pot au noir.

Dominique Hausser sur LMAX Exchange, samedi 12/09/2015 0000 TU

De bleu, du bleu

Départ de la course 1 : crachin, grisaille, brume sont au rendez-vous. Normal me direz-vous nous sommes dans l’estuaire de la Tamise.

Tout est gris, le ciel, la mer, les spectateurs sur le Southen Pier et même les cirés rouges des équipiers sur les autres bateaux concurrents. Le gris reste la couleur dominante pendant toute la descente de la Manche en direction de la pointe de Bretagne.

Puis progressivement, le soleil fait sont apparition entre les nuages, la couche homogène de stratus s’amincit, les petits cumulus de beau temps font leur apparition; progressivement ils se cantonnent seulement sur la ligne d’horizon.

Le bleu arrive progressivement sur le devant de la scène. Il n’y a pas un seul bleu, mais une infinité de nuances de bleus. Le ciel est bleu foncé le matin et le soir. Il est bleu clair a midi (heure solaire). La mer change a tout instant de couleur. Un bleu presque noir la nuit avec des l’apparition de la lune des reflets blancs, jaunes, dores, sans oublier les éclats bio-fluorescents du plancton dans le sillage du bateau. Un bleu vert bouteille fonce la journée, largement influence par le soleil et les nuages le cachant parfois; le bleu vire de temps a autre au violet.

Mais il n’y a pas que le ciel et la mer qui soient bleus. Il y aussi les avants-bras, les bras, les jambes, les cuisses de l’équipage qui participent a la palette des bleus. Bleu gris presque noir, bleu violet, bleu vert tirant vers le jaune. Ces bleus sont probablement présents depuis le début de la course, mais ils étaient caches par les cires et les habits chauds, qui ne sont plus nécessaires depuis que la température a pris l’ascenseur et continuera a le faire en même temps que notre progression vers le sud.

Les bleus vont nous accompagner encore plusieurs jours, avant les pluies bienvenues du pot au noir. Tout comme ce petit passereau embarque a la hauteur de Madère – nourri et abreuve par l’équipage, qui nous a quitte en arrivant a proximité de Gran Canaria.

Dominique Hausser sur LMAX Exchange, mercredi 09/09/2015 0000 TU

Hommage à Andy

Lorsque lors du briefing journalier, Olivier, le skipper, annonce la mort d’Andy, membre de l’équipe Ichorcoal, un silence lourd s’installe sur le pont.

Quelques instants plus  tard, le pavillon du bateau est mis en berne.

Tout l’après-midi, les équipiers de quart se relaient pour faire avancer au mieux le bateau sur une mer belle, un vent léger et un soleil de plomb.

Tout un  chacun digère à sa façon la triste nouvelle.

Au coucher du soleil, lors d’une brève cérémonie regroupant tout l’équipage sur le pont, une bouteille rouge, bouchon blanc scellé avec d’adhésif noir, reliée au globe montrant le parcours de notre course autour du monde est lancée à la mer. La bouteille contient les messages de l’équipage exprimant son émotion et ses pensées à la mémoire de Andy.

L’équipe LMAX Exchange adresse aux proches, aux amis d’Andy et à tout l’équipage et au skipper d’Ichorcoal ses sincères condoléances et toute son amitié pour traverser avec courage ce très douleureux passage.

Dominique Hausser sur LMAX Exchange, samedi 06/09/2015 0000 TU

Point après une semaine de course

LMAX Exchange, en rouge, à l’approche des Canaries

Après une semaine de course, LMAX Exchange est en approche des Canaries, pointé troisième ce matin. Situé à l’est de la flotte, LMAX accuse moins de 10 milles de retard par rapport à ses adversaires directs, Londerry et Great Britan qui viennent quant à eux de passer Madère. La tête de la flotte se trouve, mardi matin, à environ 3900 milles du but.

Les concurrents ont évolués ces derniers jours dans des vents plutôt légers et attendent impatiemment de toucher les Alizés.

Selon le météorologue de la course Simon Rowell, les vents devraient se stabiliser une fois l’Archipel passé. Les prochaines 24h risquent néanmoins d’être complexes, avec des bulles sans vents à négocier.

Pour les leaders, la négociation de l’anticyclone situé actuellement sur l’archipel du Cap-Vert va être déterminante, avant d’aborder le fameux Pot au noir. Il faudra ensuite tenter d’attraper l’Alizé du sud-ouest pour rejoindre Rio. Dominique espérait, la veille du départ de la course, rejoindre la cité Carioca d’ici au 25 septembre.

Au niveau des autres concurrents, Garmin, qui a chuté de la quatrième à la huitième place, prend son mal en patience. Selon le skipper Ashley Skett: « Nous restons convaincus de notre option, même si elle ne semble pas payer à ce stade. Heureusement, nous avons touché des airs ces dernières heures. » et de poursuivre. « Je ne suis pas trop préoccupé par le classement à ce stade. Chacun doit jouer son jeu, et notre tour viendra. »

Comme vu dans un précédent poste sur FB, cette première partie de course a malheureusement été marquée par un drame. Un équipier d’IchorCoal, Andrew Ashman, est en effet décédé suite à un accident sur le pont, survenu dans la nuit de vendredi à samedi dernier. Après une difficile concertation, l’équipage a toutefois décidé de reprendre rapidement la mer et de poursuivre la régate. Le bateau accusera près de 1000 milles de retard en quittant Porto, où il est en escale forcée.