Les portes

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Première porte passée en tête le 14 mai à 0308 TU environ 8 nM devant
UNICEF et Clipper-Telemed+.

Deuxième porte passée en tête le 15 mai à 1210 TU environ 0.9 nM devant
Clipper-Telemed+.

Une bonne dizaine de virements de bord ont été nécessaire pour passer
cette porte dans des vents variables en force
et en direction – un bord au nord, le suivant au sud, alors que la marque
à passer est à l’est. Il a fallu rudement
batailler pour ne pas se faire doubler.

Ces portes placées le long du parcours n’ont dans ce cas pas le rôle de
marquer la fin d’un tronçon, suivi en
général par un changement de direction, mais de permettre au comité de
course de raccourcir le parcours et de
permettre ainsi à tous les concurrents d’être à Panama entre le 25 et le
27 mai pour passer le canal dans les
tranches horaires préréservées.

Ils ont défini dans les instructions de la course 10, 4 portes, tout en
précisant qu’il était possible d’en rajouter
en tout temps; les nouvelles portes étant parallèles à celles déjà
définies, soit avec un angle depuis la côte
d’environ 220° vrai.

La troisième porte, située à un peu plus de 400 nM de la deuxième, est
donc notre prochaine destination et devrait
être passée dans un peu plus de 2 jours, si notre vitesse moyenne continue
à se situer aux alentours de 8 noueds, ce
qui n’est pas garanti, vu que nous entrons progressivement dans le barais
barométrique du pot-au-noir. Cela demande
une attention particulièrement soutenue pour nous assurer que notre
poursuivant direct reste derrière nous. Nous
mettons tout en oeuvre pour diminuer un peu la tension en augmentant la
distance entre nous; ce qui n’est pas une
mince affaire, si j’en crois les résultats de la journée.

PS1. Samedi soir de la bonite fraiche, cuite au citron vert en entrée. Son
pêcheur n’était pas peu fier.

PS2. L’heure de bord est depuis aujourd’hui à TU-5.

Dominique Hausser sur LMAX Exchange, lundi 16 mai 2016 0000 TUC

Mexico

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Perpendiculairement à la côte, nous sommes à la hauteur de Mexico et nous
sommes à la latitude de la frontière entre
le Guatemala et le Salvador. Si vous n’aviez pas le « viewer » et notre
position publiée toutes les heures sur le site
officiel, cette information vous suffirait pour nous positionner sur le
Pacifique est et de connaître la distance à
laquelle nous nous trouvons de la côte américaine.

Les derniers 3 jours ont été particulièrement intenses. Dans des vents
légers, nous avons bataillé dur pour passer
devant Derry-Londonderry-Doire, puis devant Unicef et enfin devant
ClipperTelemed+. Il nous a fallu plus de 4 heures
la nuit dernière pour enfin voir le relèvement de notre concurrent passer
de 30° à 0°. A chaque fois, nous nous
heurtions à son dévent et malgré une meilleure vitesse, nous restions
collé derrière lui. Puis finalement, cela a
passé.

Après plus de 8 jours à naviguer sous spinaker, nous avons ce matin remis
un yankee et la trinquette pour poursuivre
notre route vers le sud et passer probablement en début de soirée, la
première porte.

Les vents très légers de la dernière semaine ont été remplacé depuis
environ 24 heures par une petite brise
soufflant entre 12 et 16 noeuds. On vit à nouveau un peu penché.

PS1. Pas de point pour l’Ocean Sprint. Visit Seattle a été le plus rapide.

PS2. En cuisine, on s’habitue vite à un bateau plat et on oublie tout
aussi vite que si le bateau gîte, il est
essentiel de tout caler. A mon réveil, j’ai eu droit à une douche
improvisée avec le pot de lait qui venait d’être
préparé. Ce n’était pas du lait d’anesse, hélas, mais seulement du lait en
poudre.

Dominique Hausser sur LMAX Exchange, samedi 14 mai 2016 0000 TUC

Mode furtif

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Les instructions de course autorisent les concurrents à se mettre en mode
furtif (stealth mode) pendant 24 heures
(23h59’59 » comme aime à le répéter le directeur de course), une fois par
course, au minimum 250 nM après la ligne
de départ et au moins 250 nM avant la ligne d’arrivée. Ce qui signifie que
pendant cette période, les positions ne
sont plus disponibles pour les autres concurrents – ni d’ailleurs pour
vous qui nous suivez assiduement.

Le mode furtif permet ainsi de choisir une option qui semble favorable,
sans que les autres puissent la contrer.
C’est ainsi que ce mode a été utilisé lors des courses précédentes.

Sur cette course, lorsque nous sommes passés en mode furtif, Derry-
Londonderry-Doire (DLD) et Ichorcoal étaient à
vue, il pouvaient donc voir et savoir ce que nous faisions. Alors pourquoi
se mettre en mode furtif? Simple … En
mode furtif, on coupe la transmission d’informations (vitesse, cap,
distance et relevé en particulier) par AIS,
utiles comme éléments de comparaisons avec ses propres données. Ennuyeux,
surtout lorsque le match race dure depuis
plusieurs jours et qu’il y a des points à prendre.

Que faire ? Lorsque DLD a coupé son AIS, nous sommes revenus aux bonnes
vieilles méthodes du relevé avec un compas –
de relèvement. Pas de vitesse, ni de cap, mais un angle, nous permettant
au moins de savoir si nous gagnions ou
perdions du terrain.

PS1. Pas de point à la scoring gate. DLD est passé en 3ème position,
environ 2 nM devant nous.

PS2. Le match race avec DLD se poursuit et risque fort de durer jusqu’à la
ligne d’arrivée (prévue ou trèsproblement
raccourcie).

Dominique Hausser sur LMAX Exchange, mercredi 11 mai 2016 0000 TUC

Mais où est la pomme ?

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Pour marquer le centre de la barre, un magnifique noeud. Comme il y a 2
barres, 2 noeuds. Réalisés avant le départ
de la régate, ils étaient, à ce moment-là, parfaitement centrés au sommet
des barres. Progressivement, à chaque
nouveau réglage de barres, ils ne se sont plus retrouvé en position
neutre, mais décalés d’un côté ou de l’autre.
Par gros temps, cela a moins d’importance, la force de l’eau sur la barre
nous indique assez facilement comment
réagir pour maintenir le cap.

Par petit temps, c’est une autre affaire, la barre est légère et il
devient très difficile de savoir si l’on est au
centre ou pas. De jour pas trop de problème, on voit où est le noeud et
l’affaire est réglée. De nuit, c’est une
toute autre histoire.

Dans la poche de la gamine de Monaco, une tige de pomme. Celle-ci,
scotchée au neutre de la barre, a permis de
résoudre le problème. Et maintenant à chaque changement de barreur, en
plus de la question sur le cap à suivre et
l’angle du vent apparent, on entend : « Où est la pomme ? »

PS1. Nous poursuivons notre descente vers le chaud; nous sommes à la
hauteur de Roma, celle se trouvant à l’est du
Mexique, pas l’autre.

PS2. De nombreuses sèches finissent sur le pont pendant la nuit; pas
suffisamment cependant pour nourrir l’équipage.

PS3. Dimanche matin, j’ai vu le premier poisson volant de cette course.

PS4. En montant sur le pont à 4 heures du matin, j’ai eu le plaisir de
voir la voie lactée, sans un seul nuage, de
la Petite Ourse à la Croix du Sud.

PS5. L’heure de bord est à TU-6.

Dominique Hausser sur LMAX Exchange, lundi 9 mai 2016 0000 TUC

California baja

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« Naviguez avec un angle au vent apparent (AWA) de 90°, mais ne dépassez
pas un cap magnétique de 180°. »

Le vent venant du 280°, la marge de manoeuvre n’est pas très grande; comme
les vents sont légers, un brusque
mouvement de barre, le spinnaker part en vrille et le bateau s’arrête. Il
faut tout recommencer… De mercredi à
jeudi en fin de matinée, il a fallu faire avancer le bateau dans ces
conditons légères. Nos concurrents étant
nettement plus à l’ouest et bénéficiant de bien meilleures conditions de
vent, la tension à bord est à son comble.

Depuis 24 heures, le vent est de retour, nous avançons vite; les autres
reviennent vers la côte. Le verdict de la
stratégie des derniers jours approchent. Qui va finalement sortir en tête
à quelques 500 nM de la scoring gate,
quelque peu décentrée par rapport à la route directe vers la ligne
d’arrivée, mais dont les points sont avidement
recherché par les concurrents en tête du classement général.

Selon le dernier rapport des positions (07/05/2016 0000TU), nous avons
repris des milles à nos concurrents et notre
positionnement pour la suite semble favorable.

Los Angeles, San Diego sont passées, au revoir les Etats-Unis d’Amérique;
nous longeons maintenant la basse
Californie, bonjour le Mexique.

PS. Il ne me reste plus qu’une paire de lunettes de soleil; cela serait
super si le sponsor de mes lunettes bleues
en avait une paire en stock – il n’est pas nécessaire que les montures
soient bleues – qu’il pourrait me faire
parvenir à New-York.

Dominique Hausser sur LMAX Exchange, samedi 7 mai 2016 0000 TUC

San Francisco

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« Tiens bon la vague et tiens bon le vent et nous irons jusqu’à San
Francisco; hisse et haut. »

Les vagues il y en a vraiment peu, le vent est très très léger, nous
n’irons pas à San Francisco, mais nous nous
contenterons de passer au large de cette ville californienne poursuivant
notre route vers le sud.

La concentration est maximum pour faire avancer le bateau le plus vite
possible dans la bonne direction. Les nerfs
du skipper et de l’équipage sont mis à rude épreuve, car quelques dizièmes
de noeuds font la différence et nous
permettent de gagner à la fin de la journée des milles sur nos
concurrents.

PS1. Dans l’après-midi de lundi, nous avons croisé à quelques 500 mètres
un groupe de baleines se dirigeant vers le
nord.

PS2. Dans la nuit de lundi à mardi, de nombreuses méduses fluorescentes
étaient présentes sur notre chemin, ainsi
que du plancton d’assez grande taille, lui aussi fluorescent.

PS3. Pendant ce même quart, nous avons entendu plusieurs dauphins
conversés entre eux, probalement à propos de notre
présence dans leurs eaux. La nuit étant tout à fait noire, nous ne les
avons pas vu.

PS4. Au changement de quart du matin, un groupe de dauphin est passé
rapidement à proximité de notre bateau.

PS5. Un peu plus tard, nous avons traversé la chambre à coucher de
phoques. Ils ne se sont apparemment pas réveillé,
mais je soupçonne fort qu’ils ont tout de même ouvert l’oeil à notre
approche.

Dominique Hausser sur LMAX Exchange, mercredi 4 mai 2016 0000 TUC

A la côte ou au large

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Le départ de la course 10 a finalement été donné le 30 avril à 3h20 TU,
malgré l’absence de CV26-ClipperTelemed,
toujours entrain de réparer un problème handicapant pour la suite du
parcours.

Départ donné au près bon plein. Avec un vent tournant progressivement à
droite, cela nous a permis d’ouvrir peu à
peu les voiles et au petit matin d’envoyer un spi.

La nuit dernière le vent a forci rendant la navigation un peu plus musclée
et l’état de la mer obligeant au barreur
et au régleur une attention extrêmement soutenue pour ne pas perdre le
spi.

La température augmente progressivement et samedi après midi, j’ai pu
monter sur le pont pour bricoler en t-shirt,
une première depuis que nous avions quitté la mer Solomon entre
l’Australie et le Vietnam.

Le vent maintenant diminue et la navigation devient très très tactique.
Faut-il rester le long de la côte sur une
route plus directe ou au contraire s’en éloigner pour bénéficier de vents
plus soutenus ? La réponse est loin d’être
évidente, car de nombreux paramètres dooivent être pris en considération.
Un de ceux-ci, et pas des moindres est de
garder le contact -le contrôle de nos concurrents. La question étant alors
: « Que vont-ils faire ? ». Et s’ils
prennent des options différentes, que fait-on ?

Cela promet une suite de course tout à fait palpitante.

PS. Nous sommes déjà au large de la Californie que nous quitterons dans
quelques jours pour se retrouver le long des
côtes mexicaines.

Dominique Hausser sur LMAX Exchange, lundi mai 2016 0000 TUC

Canal de Juan de Fuca

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Départ de Seattle en fanfare – au sens propre du terme. Après un cours
défilé des équipages, les amarres sont
larguées selon une procédure bien rodée depuis le départ de Londres. Les
bateaux larguent les amarres au son de leur
chanson toutes les 3 minutes; puis c’est l’heure de la parade devant la
marina; cette fois-ci nous avons eu droit au
bateau des pompiers avec ses 5 lances projetant des jets d’eau tout autour
de lui. La parade a été suivie d’Une
démonstration de départ de course, qui a tourné court, vu l’absence totale
de vent.

Avant de quitter Seattle, nous avons encore fait une exercice d’homme à la
mer, selon les nouvelles instructions
transmises par l’organisation. Puis nous avons mis le cap sur la sortie du
canal de Juan de Fuca, situé entre la
côte étatsunienne et l’île de Vancouver.

Samedi matin a été passé à entraîner les manoeuvres avec les nouveaux
venus à bord. Nous bénéficions d’environ 20
noeuds de vent de secteur W et d’un soleil radieux.

Le départ, selon la procédure « Le Mans » devrait être donné dans la journée
du 30 avril.

Notre course vers Panama devrait se dérouler principalement au portant,
ainsi les virements de bord sont-ils peu
probables. Un peu plus de vent en perspective ces prochains jours sans
pour autant rendre les conditions de vie à
bord trop difficiles – certainement moins que lors de la course
précédente. les 2-3 premiers jours de course vers le
sud seront influencé par un vent généré par une haute pression au large
agréable pour faire marcher le bateau et
peut-être quelques intrusions sur la mer des dépressions relativement
mobile située sur le continent.

PS. La lettre b est en panne sur le clavier que j’utilise; je fais de mon
mieux pour ne pas oublier de l’ajouter,
mais il se pourrait parfois qu’elle manque tout de même; merci de votre
compréhension et de votre effort pour
l’ajouter et comprendre le mot que je voulais utiliser.

Dominique Hausser sur LMAX Exchange, samedi 30 avril 2016 0100 TUC

Monotonie ou « persite et signe »

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Malgré la répétivité de la vie à bord, à chaque instant rien n’est exactement pareil. Les cuistots donnent aux ingrédients de base (riz, pâtes, couscous, poulet, boeuf, mouton) leur couleur et leur saveur, les chaussettes ne sont pas mouillées avec la même quantité d’eau, le sac de couchage est plus ou moins tordu, la bannette à des angles un peu différents à chaque fois…

Le paysage est au premier abord monotone, mais il change à chaque seconde, les vagues ne sont pas au même endroit, leur taille varie en tout temps, les nuages se sont déplacés, ils ont changé de forme, ils ont fondu ou au contraire surgi d’apparemment nulle part.

Ces changements tout en nuances – à part ceux qui ne le sont pas à l’arrivée ou au départ d’un grain ou d’un front, me font poursuivre ma passion de naviguer en mer depuis plusieurs décennies; et ce n’est pas les conditions de cette traversée du Pacifique nord, particulièrement ardues, qui m’ont fait changé d’avis. Vous me verrez encore longtemps, je l’espère, sur les mers – probablement pas une nouvelle traversée du Pacifique nord au mois d’avril, de notre belle Terre.

Je persiste et signe.

PS1. Après la pluie, le beau temps, mais « veille au grain » et depuis le petit matin, il y en a eu une bonne dizaine, dont la plupart bien corsés.

PS2. Un peu de 250 nM de la ligne d’arrivée. La bataille pour la deuxième place est rude entre les équipages de LEMAXIMUS et de HMS UNICORN (voir plusieurs des nouvelles des skippers de CV24 et CV30 pour plus de détails sur les surnoms des bateaux).

PS3. De la ligne d’arrivée, située à l’entrée de la passe au sud de l’île de Vancouver, à Seattle il reste encore 120 nM à parcourir.

PS4. L’heure de bord est maintenant à TU-8.

Dominique Hausser sur LMAX Exchange, lundi 11 avril 2016 0000 TUC

Les gants

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S’il est relativement facile avec une combinaison sèche et quelques bonnes couches de vêtements de rester au sec et au chaud, c’est déjà plus difficile pour les pieds.

Avec de bonnes bottes en cahoutchouc, doublée de néoprène, de bonnes chaussettes et la combinaison sèche, c’est parfait, pour autant que les bottes soient assez grandes, sinon cela serre et les pieds sont froids. Avec des bottes en cuir ou en gore tex sans combinaison sèche, c’est pas terrible et l’on voit parfois des sacs en plastique emballer les pieds pour tenter de les garder au sec.

Pour les mains, c’est une toute autre affaire. Vingt personnes à bord et au moins autant de recettes. Il y a les super gants « waterproof » qui sont mouillés après la première vague – vu le nombre de coutures, ce n’est pas vraiment étonnants.

Il y a les gants néoprène qui sont par définition mouillés, sauf que n’étant pas tout le temps immergés, l’eau à l’intérieur du gant ne se réchauffe pas et les doigts sont vite glacés.

Il y a les gants de pêcheurs en cahoutchouc doublé, mais leur ouverture laisse l’eau pénétrer à l’intérieur, ils doublent, au moins, de poids et les doigts dans l’eau glacée n’en mènent pas large.

Il y a les gants de cuisine placés à l’intérieur d’autres gants qui devraient garder les mains au sec, mais cela ne résoud pas les autres problèmes décrits précédemment.

Il y a bien sûr la solution sans gant en se les réchauffant dans les poches en général mouillées si ce n’est même pleine d’eau généralement glacée que l’on essaie de chauffer le plus vite possible pour que les mains revienne à une température normale, mais … Aucune des méthodes choisies n’est efficace, même si leurs utilisateurs tentent de se convaincre du contraire et de convaincre les autres.

PS1. Depuis 36 heures le soleil brille, le ciel est constellé de jolis petits cumulus. La visibilité s’étend largement au delà du bras à peine tendu. L’océan Pacifique nord semble presqu’accueillant. Mais bon, le prochain front pointe déjà son nez et va nous tomber dessus tout soudain.

PS2. A moins de 900 nM de la ligne d’arrivée; on voit enfin poindre le bout de cette course 9.

PS3. L’heure de bord est maintenant à TU-9.

PS4. Pas pu me raser depuis le départ de Qingdao; va falloir que je me trouve un bon barbier à Seattle.

Dominique Hausser sur LMAX Exchange, lundi 11 avril 2016 0000 TUC