Les gants

S’il est relativement facile avec une combinaison sèche et quelques bonnes couches de vêtements de rester au sec et au chaud, c’est déjà plus difficile pour les pieds.

Avec de bonnes bottes en cahoutchouc, doublée de néoprène, de bonnes chaussettes et la combinaison sèche, c’est parfait, pour autant que les bottes soient assez grandes, sinon cela serre et les pieds sont froids. Avec des bottes en cuir ou en gore tex sans combinaison sèche, c’est pas terrible et l’on voit parfois des sacs en plastique emballer les pieds pour tenter de les garder au sec.

Pour les mains, c’est une toute autre affaire. Vingt personnes à bord et au moins autant de recettes. Il y a les super gants « waterproof » qui sont mouillés après la première vague – vu le nombre de coutures, ce n’est pas vraiment étonnants.

Il y a les gants néoprène qui sont par définition mouillés, sauf que n’étant pas tout le temps immergés, l’eau à l’intérieur du gant ne se réchauffe pas et les doigts sont vite glacés.

Il y a les gants de pêcheurs en cahoutchouc doublé, mais leur ouverture laisse l’eau pénétrer à l’intérieur, ils doublent, au moins, de poids et les doigts dans l’eau glacée n’en mènent pas large.

Il y a les gants de cuisine placés à l’intérieur d’autres gants qui devraient garder les mains au sec, mais cela ne résoud pas les autres problèmes décrits précédemment.

Il y a bien sûr la solution sans gant en se les réchauffant dans les poches en général mouillées si ce n’est même pleine d’eau généralement glacée que l’on essaie de chauffer le plus vite possible pour que les mains revienne à une température normale, mais … Aucune des méthodes choisies n’est efficace, même si leurs utilisateurs tentent de se convaincre du contraire et de convaincre les autres.

PS1. Depuis 36 heures le soleil brille, le ciel est constellé de jolis petits cumulus. La visibilité s’étend largement au delà du bras à peine tendu. L’océan Pacifique nord semble presqu’accueillant. Mais bon, le prochain front pointe déjà son nez et va nous tomber dessus tout soudain.

PS2. A moins de 900 nM de la ligne d’arrivée; on voit enfin poindre le bout de cette course 9.

PS3. L’heure de bord est maintenant à TU-9.

PS4. Pas pu me raser depuis le départ de Qingdao; va falloir que je me trouve un bon barbier à Seattle.

Dominique Hausser sur LMAX Exchange, lundi 11 avril 2016 0000 TUC