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Diversité

  • Olivier a 45 ans, il est né à Chevreuse, il a grandi à Caen, il a débuté
    la voile à Courseulle, il habite à St-Aubin/mer.
  • Junior a 30 ans, il est ne à Anvers, il a grandi à Anvers, il a débuté la voile à Noirmoutier, il habite à Anvers.
  • Adrian a 38 ans, il est né à St-Helier, il a grandi à St. Brelades, il a débuté la voile à Gosport, il habite à St. Brelades.
  • Nigel a 58 ans, il est né à Harari, il a grandi à Harari, il a débuté la voile à Gosport, il habite à Maidenhead.
  • Haude a 50 ans, elle est née à Versailles, elle a grandi à Paris, elle a débuté la voile à Morgat, elle habite à Genève.
  • Ana a 61 ans, elle est née à Barcelona, elle a grandi à Stuckton on Tees, elle a débuté la voile à Palma de Majorca, elle habite à Londres.
  • Steve a 55 ans, il est né à Londres, il a grandi à Londres, il a débuté la voile à Gosport, il habite à Essex.
  • Fred a 56 ans, il est né à Hilversum, il a grandi à Hilversum, il a débuté la voile à Loosdrecht, il habite à Bussum.
  • Vanessa a 39 ans, elle est née à Paris, elle a grandi à Waterloo, elle a débuté la voile à Gosport, elle habite à Londres.
  • Cathy a 47 ans, elle est née à Lorient, elle a grandi à Port-Louis, elle a débuté la voile à Port-Louis, elle habite à Sydney.
  • Esha a 22 ans, elle est née à Anvers, elle a grandi à Tel-Aviv, elle a débuté la voile à Tel-Aviv, elle habite à Reading.
  • Jonathan a 29 ans, il est né à Bogota, il a grandi à Bogota, il a débuté
    la voile à Gosport, il habite à Yopal.
  • Jens a 25 ans, il est né à Helsingborg, il a grandi à Zurich, il a débuté la voile à Helsingborg, il habite à Londres.
  • Gary a 53 ans, il est né à Rochester, il a grandi à Antibes, il a débuté la voile à Antibes, il habite à St Kitts Nevis.
  • Anthony a 51 ans, il est né à Guilford, il a grandi à Guilford, il a
    débuté la voile à Hamilton Bermuda, il habite à Londres.
  • Valérie a 36 ans, elle est née à Vientiane, elle a grandi à Lyon, elle a débuté la voile à Gosport, elle habite à Londres.
  • Paul a 63 ans, il est né à Leicester, il a grandi à Newbury, il a débuté
    la voile à Northumbland, il habite à Northamtonshire.
  • Philippe a 47 ans, il est né à Boulogne, il a grandi à Vésinet, il a
    débuté la voile à Bandol, il habite à Suresnes.
  • Kristof a 49 ans, il est né à Rio de Janeiro, il a grandi à Anvers, il a débuté la voile à Spuikon/Ostende, il habite à Delft.
  • Thomas a 32 ans, il est né à Chaumont, il a grandi à Vire, il a débuté la voile à Vire, il habite à Bogota.
  • Peter a 61 ans, il est né à Leicestershire, il a grandi à Leicestershire, il a débuté la voile à Norfolk, il habite à Norfolk.
  • Juliana a 43 ans, elle est née à Guilford, elle a grandi à Fredericton, elle a débuté la voile à Québec, elle habite à Londres.
  • Dominique a 60 ans, il est né à Genève, il a grandi à Genève, il a débuté la voile à Genève, il habite à Genève.

PS1. Le 11 septembre a 1842 TU nous avons engrange les 3 premiers points de la course en passant en tête la « scoring gate » située au nord de l’archipel du Cap Vert.
PS2. Le 11 septembre, Haude a fêté ses 50 ans.
PS3. Le 12 septembre, Gary a fêté ses 53 ans.
PS4. Prochaine étape, l’entrée du corridor impose pour traverser le pot au noir.

Dominique Hausser sur LMAX Exchange, samedi 12/09/2015 0000 TU

De bleu, du bleu

Départ de la course 1 : crachin, grisaille, brume sont au rendez-vous. Normal me direz-vous nous sommes dans l’estuaire de la Tamise.

Tout est gris, le ciel, la mer, les spectateurs sur le Southen Pier et même les cirés rouges des équipiers sur les autres bateaux concurrents. Le gris reste la couleur dominante pendant toute la descente de la Manche en direction de la pointe de Bretagne.

Puis progressivement, le soleil fait sont apparition entre les nuages, la couche homogène de stratus s’amincit, les petits cumulus de beau temps font leur apparition; progressivement ils se cantonnent seulement sur la ligne d’horizon.

Le bleu arrive progressivement sur le devant de la scène. Il n’y a pas un seul bleu, mais une infinité de nuances de bleus. Le ciel est bleu foncé le matin et le soir. Il est bleu clair a midi (heure solaire). La mer change a tout instant de couleur. Un bleu presque noir la nuit avec des l’apparition de la lune des reflets blancs, jaunes, dores, sans oublier les éclats bio-fluorescents du plancton dans le sillage du bateau. Un bleu vert bouteille fonce la journée, largement influence par le soleil et les nuages le cachant parfois; le bleu vire de temps a autre au violet.

Mais il n’y a pas que le ciel et la mer qui soient bleus. Il y aussi les avants-bras, les bras, les jambes, les cuisses de l’équipage qui participent a la palette des bleus. Bleu gris presque noir, bleu violet, bleu vert tirant vers le jaune. Ces bleus sont probablement présents depuis le début de la course, mais ils étaient caches par les cires et les habits chauds, qui ne sont plus nécessaires depuis que la température a pris l’ascenseur et continuera a le faire en même temps que notre progression vers le sud.

Les bleus vont nous accompagner encore plusieurs jours, avant les pluies bienvenues du pot au noir. Tout comme ce petit passereau embarque a la hauteur de Madère – nourri et abreuve par l’équipage, qui nous a quitte en arrivant a proximité de Gran Canaria.

Dominique Hausser sur LMAX Exchange, mercredi 09/09/2015 0000 TU

Hommage à Andy

Lorsque lors du briefing journalier, Olivier, le skipper, annonce la mort d’Andy, membre de l’équipe Ichorcoal, un silence lourd s’installe sur le pont.

Quelques instants plus  tard, le pavillon du bateau est mis en berne.

Tout l’après-midi, les équipiers de quart se relaient pour faire avancer au mieux le bateau sur une mer belle, un vent léger et un soleil de plomb.

Tout un  chacun digère à sa façon la triste nouvelle.

Au coucher du soleil, lors d’une brève cérémonie regroupant tout l’équipage sur le pont, une bouteille rouge, bouchon blanc scellé avec d’adhésif noir, reliée au globe montrant le parcours de notre course autour du monde est lancée à la mer. La bouteille contient les messages de l’équipage exprimant son émotion et ses pensées à la mémoire de Andy.

L’équipe LMAX Exchange adresse aux proches, aux amis d’Andy et à tout l’équipage et au skipper d’Ichorcoal ses sincères condoléances et toute son amitié pour traverser avec courage ce très douleureux passage.

Dominique Hausser sur LMAX Exchange, samedi 06/09/2015 0000 TU

Point après une semaine de course

LMAX Exchange, en rouge, à l’approche des Canaries

Après une semaine de course, LMAX Exchange est en approche des Canaries, pointé troisième ce matin. Situé à l’est de la flotte, LMAX accuse moins de 10 milles de retard par rapport à ses adversaires directs, Londerry et Great Britan qui viennent quant à eux de passer Madère. La tête de la flotte se trouve, mardi matin, à environ 3900 milles du but.

Les concurrents ont évolués ces derniers jours dans des vents plutôt légers et attendent impatiemment de toucher les Alizés.

Selon le météorologue de la course Simon Rowell, les vents devraient se stabiliser une fois l’Archipel passé. Les prochaines 24h risquent néanmoins d’être complexes, avec des bulles sans vents à négocier.

Pour les leaders, la négociation de l’anticyclone situé actuellement sur l’archipel du Cap-Vert va être déterminante, avant d’aborder le fameux Pot au noir. Il faudra ensuite tenter d’attraper l’Alizé du sud-ouest pour rejoindre Rio. Dominique espérait, la veille du départ de la course, rejoindre la cité Carioca d’ici au 25 septembre.

Au niveau des autres concurrents, Garmin, qui a chuté de la quatrième à la huitième place, prend son mal en patience. Selon le skipper Ashley Skett: « Nous restons convaincus de notre option, même si elle ne semble pas payer à ce stade. Heureusement, nous avons touché des airs ces dernières heures. » et de poursuivre. « Je ne suis pas trop préoccupé par le classement à ce stade. Chacun doit jouer son jeu, et notre tour viendra. »

Comme vu dans un précédent poste sur FB, cette première partie de course a malheureusement été marquée par un drame. Un équipier d’IchorCoal, Andrew Ashman, est en effet décédé suite à un accident sur le pont, survenu dans la nuit de vendredi à samedi dernier. Après une difficile concertation, l’équipage a toutefois décidé de reprendre rapidement la mer et de poursuivre la régate. Le bateau accusera près de 1000 milles de retard en quittant Porto, où il est en escale forcée.

Nuit et jour, jour et nuit

La première semaine de course s’achève. Pour la plupart des membres de l’équipage, c’est la première fois qu’ils passent plus de 6 jours en mer.
Il reste presque 3 semaines à passer à bord de LMAX Exchange avant de toucher terre à Rio de Janeiro.

Que ressentent les équipiers, que pensent-ils ? Pour le savoir j’ai demandé à chacun d’entre eux de le résumer en une phrase, afin d’alimenter le contenu de cette nouvelle.

On trouve en tête du palmarès les 2 sujets classiques que sont la nourriture et la douche:
« Lots of conversations are about food and nice drinks like good wines. »
« Après 7 jours, j’ai très envie d’une bonne douche avec un vrai shampoing. »

Le thème de la vie à bord revient également fréquemment; les sujets évoqués concernent la dynamique d’équipe, la vie au quotidien de l’équipage, les taches quotidiennes:
« Je ne savais pas que je pouvais dormir si peu. »
« L’équipage trouve son équilibre; chacun se positionne et il se crée une bonne dynamique de groupe. »
« Too crowded; the movments of the boat make everything much more difficult as it was on the motor drilling ship, on which I spent time. »
« Je commence a sentir des odeurs que je n’avais jamais senti avant. »
« Always some maintenance happening. I thought it would be possible to seat and enjoy the ride. »
« This is my home and I am not really counting the days to finish. »
« Je ne pensais pas qu’il se passait toujours autant de choses sur un bateau. »
« The first week went by in a float; never a drill moment and not much to rest. »

On trouve ensuite des réflexions sur le concret de cette aventure en regard de la vision et/ou des attentes initiales:
« Yesterday, I desesperatly wanted to go home. Today is a happy day. The settling is much easier that I thought. »
« The realisation that I am not going home. The adventure is really happening. »
« Still going into the unknown. »
« Starting to feel like home. Starting to understand why people love to sail. »
« Être a bord c’est vivre sa passion chaque minute; et le temps passe déjà trop vite. »
« Suprinsingly, I found it easier than I thought. I got used with the routine and spending 3 more weeks with this lovely crew will not be a problem. »

Un équipier m’a dit: « Écris juste ‘dito’. »

La vie à bord se poursuit au rythme des quarts en faisant avancer au mieux le bateau dans des vents très légers depuis 24 heures.

Dominique Hausser sur LMAX Exchange, lundi 07/09/2015 0000 TU

Échappée belle

Vent du nord de 25 nœuds, soleil le jour, étoiles et lune la nuit, température agréable, en tête de la course. De quoi peut encore rêver l’équipage de LMAX Exchange ?

Eh bien de poursuivre sa route vers Rio en tête et sans casse ni du bateau, ni de son gréement, ni de l’équipage lui-même.

La routine est en place. Quart montant charge de faire avancer le bateau, quart descendant se reposant, bien que pendant la journée, plusieurs équipiers s’activent dans le bateau pour régler les problèmes divers comme les petites améliorations et réparations nécessaires après les contrôles du matin.

Les dernières 48 heures ont été remplies d’émotions diverses.

– Une traversée magnifique d’un golfe de Gascogne accueillant, LMAX Exchange étant toujours en lutte amicale avec Great Britain pour prendre, reprendre ou maintenir la tête de course tout en naviguant presque toujours a vue.
– De nombreuses apparitions de dauphins nous accompagnant souvent pendant plusieurs minutes réjouissant l’équipage et distrayant le barreur et les régleurs de voiles, au grand dam du skipper.
– Les premières vagues de plus de 2 métres permettant les premiers surfs, dont plusieurs de 20 nœuds après le passage du cap Finistère.
– Plusieurs empannages pour rester dans les meilleurs vents avec le meilleur cap; certains des empannages donnant quelques cheveux blancs au capitaine.
– Les claquements violents de l’écoute de spinnaker sur le pont quand ce dernier se dégonfle générant un bruit violent a l’intérieur du bateau sans pour autant réveiller (ou pas trop) les dormeurs récupérant de l’effort de leur précédent quart.
– Le désalinisateur refusant de produire de l’eau douce a cause de quelques bulles d’air dans son circuit a créé un moment d’angoisse a l’idée que cela imposerait un arrêt dans un prochain port, car sans désanilisateur, pas d’eau douce et sans eau douce difficile de rester au large et en course.
– Tout ce qui n’est par correctement fixe valdingue a cause du roulis du bateau et n’hésite pas a heurter tout ce qui se trouve sur son passage; ceci ne facilite pas le travail, en particulier celui des « mothers » en charge de maintenir le moral des troupes en leur préparant les repas et les en-cas de la journée.

Lorsque vous lirez cette nouvelle, nous aurons probablement quitte les côtes européennes pour descendre le long (plus ou moins près – la météo nous en dira plus ces prochaines 24 a 48 heures) le long de la cote africaine en direction des Canaries et de l’archipel du Cap Vert.

Le vent viendra toujours du Nord, mais devrait être un peu moins soutenu, la température va continuer a croître et il est fort probable que même la nuit les vêtements chauds ne sortirons plus vraiment de leur sac.

La bonne humeur règne a bord et il n’y a pas de raison que cela change.

Dominique Hausser sur LMAX Exchange, samedi 05/09/2015 0000 TU

Cap Finistère nous voilà

A 7 heures ce matin, lorsque le quart « copacabana » est monté sur le pont, nous nous trouvions à 60 NM à l’ouest de la pointe de Raz. Le soleil brillait dans un ciel bleu avec petits cumulus sur tout le tour de l’horizon. Un vent du nord de 10-15 nœuds, un mer belle, soit un temps parfait pour naviguer sous spinnaker en direction du cap Finistère. Je retrouvais un golfe de Gascogne clément, parfait pour une navigation de rêve, sans oublier la visite de dauphins pendant pratiquement toute la matinée.

A notre droite légèrement derrière Great, la seule équipe de la course Clipper round Yacht Race 2015-2016 (10eme édition) encore en vue. Nous naviguons de concert avec Great presque depuis le départ, je reviens plus loin sur le départ de la course 1 en direction de Rio, 5200 NM à parcourir avant de franchir la ligne d’arrivée.

Pres de 48 heures après le départ la vie a bord s’organise
progressivement, chacun prend ses marques, la nourriture, les affaires personnelles trouvent une place plus ou moins définitive pour que chacun s’y retrouve, que chacun puisse circuler dans le bateau ou que le rangement des spis puissent se faire sans trop de difficulté.

Petit retour en arrière sur les débuts de la régate :

Le départ de la course a été donne le lundi 31 août 2015 a 1130 TU, la ligne de départ se trouvant entre l’extrémité de Southend Pier et un bateau de l’association de sauvetage britannique (RNLI).

Le temps est pluvieux et très brumeux. Il y a cependant de nombreux spectateurs et supporters sur le Pier pour suivre le départ de la première course de cette régate autour du monde. Le départ se fait sous spinnaker. LMAX Exchange (ex-Switzerland pour ceux qui ont suivi la 9eme édition) et son équipage emmené par le skipper français Olivier Cardin passe la ligne en tête. L’euphorie de ce superbe départ est vite interrompue par la chute du spinnaker. et un recul a la 6eme place. Un nouveau spinnaker. plus petit est rapidement mis en place et la vitesse du bateau donne l’espoir de rapidement regagner des places. Hélas, peu de temps après le spinnaker finit dans l’eau (nous l’avons récupéré sans dégât) et nous a la 9ème place.

Après 24 heures de course, nous sommes a la hauteur de Guernesey, la pluie a cessé et le soleil brille, nous sommes dans le peloton de tête. compose de 5 bateaux.

L’équipage est compose de 24 personnes, 1 skipper, 22 équipiers reparti en 2 quart et 1 journaliste qui suit la course pour le compte de l’organisateur. Trouver sa place par 45 degré de gîte, avec 14 bannettes pour les équipiers, la nécessité de dormir au vent, l’oreille interne de certains pas encore aclimatee nécessité de la patience de la part de chacun.

Une news en français, pour le blog de l’équipage, sera produite trois fois par semaine (lundi, mercredi et samedi).

Dominique Hausser sur LMAX Exchange, mercredi 02/09/2015 1600 TU

Dernier entraînement avant le grand départ

Le 2 juin dernier, j’ai embarqué pour la première fois à bord
du CV24 (le nom du sponsor n’est pas encore connu à ce moment là,
mais nous savons qu’il y en a un ; mercredi 5 août à 10h00
(TU+1), son nom est révélé à l’équipage du CV24 ; il s’agit de LMAX Exchange. A partir de maintenant, Team Olivier est à bord de LMAX Exchange).

Nous sommes cette semaine 20 à bord (y compris le skipper). Le programme de la semaine est le programme standard de l’entraînement 4 (Training Level 4). Une prise en main du bateau le premier jour, suivi le lendemain par quelques départ (en ligne et méthode Le Mans), puis départ de la première course à 1200 (TU+1) avec le parcours
suivant (Start entre le bateau start et Mary Rose dans le Solent – XXX laissée à bâbord – cardinal W Cussy dans la baie de Seine laissée à tribord – Eddystone au sud de Plymouth puis retour dans le Solent).Mais comme régulièrement lors des dernières semaines, la course est raccourcie ; cette fois-ci, c’est au passage d’une
ligne virtuelle à 90° de Start Point.La deuxième course de la semaine est lancée avec un départ style Le Mans dans Lime Bay. Le parcours est de contourner la bouée d’entrée du canal des Needles, puis de rejoindre la cardinale W Cussy et de revenir à l’entrée du Solent (ligne d’arrivée entre les 2 tours). Le vent est capricieux et impose de nombreux changements de voile d’avant. Yankee 3 puis Code 3, puis Code 1, puis Yankee 1, puis Windseeker ; tout cela en quelques heures ; une très intense activité pour l’équipe de quart.

Le temps est variable entre soleil et pluie (nous sommes dans la Manche, ne l’oublions pas). Pour la première course, un vent du SW 20 nœuds ayant quasiment disparu pendant la nuit pour revenir en début de matinée du SE environ 10 nœuds nous permettant de tester le nouveau code 1 (j’ai fait un anneau textile au milieu de la nuit au point d’écoute, le fabriquant ayant visiblement oublié de mettre
une boucle et elle tient).

Si le vent pour la première course est agréable, bien que très faible dans la baie de Seine ; la deuxième course tourne à la débandade totale, avec une absence de vent totale pour revenir de France ; la majorité des bateaux n’ayant même pas rejoint
Cussy.

A deux reprises, nous finissons largement en tête ; ce qui est très encourageant pour la suite.

Cette semaine d’entraînement se fait sans rejoindre un seul port, pour montrer à chacun à quoi ressemble une semaine sans douche et l’eau douce ne servant qu’à la consommation. Tout autre besoin en eau utilise l’eau de mer.

Cette semaine me permet également de naviguer avec un nombre important de nouvelles personnes (je n’avais navigué qu’avec 2 d’entre elles) et c’est vraiment agréable de faire leur connaissance avant le grand départ.

Lors de la première course, l’un des équipiers avec une importante douleur dans la loge rénale gauche. Bien entendu, cela s’est passé 1 heure après que j’ai regagné ma bannette. Suspicion de calculs rénaux (l’équipier a des antécédents et n’a évidemment pas assez bu). Nous sommes à quelques heures de Cherbourg, mais il n’y a pas urgence vitale, donc une bonne dose d’antiinflammatoire, une réhydratation adéquate pendant le reste de la nuit a suffi à le remettre sur pied et nous permettre de poursuivre en tête de la flotte en direction de l’Angleterre – il ne reste qu’un seul poursuivant, les autres ayant été bloqué par la renverse de courant. Un autre équipier a de la peine à récupérer après les efforts que demande toute manœuvre sur ce bateau de 30 tonnes. Il est pendant une nuit très angoissé avec même des palpitations. Il hésite fortement à participer à la course et se donne jusqu’à la
fin de l’entraînement pour finaliser sa décision.

Cette semaine permet aussi, puisque c’est la première fois que l’équipage est composé uniquement de l’équipe LMAX Exchange sur CV24 de faire les ajustements nécessaires sur ce qui est indispensable à bord, de vérifier en détail toutes les faiblesses, pannes du bateau, de faire des remarques sur les menus et la facilité
ou non à les cuisiner.

J’avais envoyé par poste, un colis contenant toutes les gourdes offertes par SIG, ainsi que mon ciré, bottes et autre matériel personnel. Celui-ci est bien arrivé dans les délais prévus (à savoir autour du 25 juillet, mais au lieu de le remettre à destination, la compagnie a envoyé un papier de douane pour avoir une description détaillée de son contenu, alors même que tout était expliqué sur les papiers d’envoi. J’ai du partir à
l’entraînement sans bottes et avec un ciré (très usagé) emprunté à Clipper Ventures, ce qui n’est pas génial pour naviguer en Manche, même début août.

La fin de la semaine est plus calme, avec les exercices de remorquage et de transfert de personnes et de matériel entre 2 bateaux.

Le grand nettoyage est rapidement effectué (les équipiers sont au point et savent ce qu’ils ont à faire). Dans 3 semaines, c’est le départ de la première course de la « Clipper Round the World Yacht Race ». Il y a, d’ici là, du boulot pour préparer le
bateau, ma maison pendant le 12 prochains mois._DH8008759

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1CLIPPER RACE LE MANS START PROCEDURE

  1. Due to local constraints and conditions it is not always possible to create a
    standard start line.
  2. In order to enable the Clipper fleet to begin racing in these circumstances, the
    ‘Le Mans Start’ was invented and has been successfully used in all previous races.
  3. The aim of all Skippers is to ensure that the Le Mans Start is as fair as practically possible. The procedure does not work if any of the Skippers try to jump the gun or gain an unfair advantage during the start sequence. If the Duty Skipper suspects that an unfair advantage is being obtained by any boat they will halt the start process and re-start the sequence.
  4. The procedure uses the standard Clipper start countdown of 10 min, 4 min, 1 min,
    Start.
  5. Prior to the 10 minute signal all boats have their mainsails hoisted. Headsails hanked on, halyards and sheets attached, but NOT hoisted.
  6. All boats motor slowly (speed set by Duty Skipper), approx 2 to 3 boat
    lengths apart in a line abreast on a pre-arranged heading. This heading is usually towards the finish.
  7. Once the fleet is in a line abreast, the lead Skipper signals the 10 minute gun via VHF on a pre-arranged channel. Engines shall be used to ensure that the boats are lined up accordingly (either reverse or forward).
  8. At the 4 minute signal, all crew shall be aft of the forward coffee grinder.
  9. At the one minute signal, engines are to be turned off.
  10. Mainsails are trimmed to ensure the fleet stays in line. If the fleet drift out of line, the Duty Skipper can stop the sequence and start the process again.
  11. At the start gun, the crew can move forward and the headsails can be hoisted.
  12. All boats must hold the agreed course and separation for the first 10 minutes after the start gun.

Derniers préparatifs

Cette fois, c’est fait. J’ai mon billet de train. C’est le 2 août prochain que je vais poser mon sac sur CV24 pour une année d’aventure avec tous les membres de Team Olivier.

Depuis mon retour à Genève à mi-juin, pas eu le temps de chômer. Les principales activités :

  • Clôturer les derniers dossiers administratifs.
  • Organiser une fête sous prétexte de mes 60 ans et de mon tour du monde.
  • Répondre aux sollicitations des amis qui commencent à réaliser que le grand départ, c’est tout soudain.
  • Participer comme membre du jury international lors du championnat du monde 2015 de la classe 8mJI organisé par le Cercle de la voile de la société nautique de Genève
  • Compléter l’équipement nécessaire tout en respectant le poids (hors les cirés, les bottes et le sac de couchage) de 20 kgs imposés à tous les équipiers. Ce qui signifie souvent courir les échopes des environs pour trouver ce qui manque.
  • Etiqueter toutes mes affaires; car la probabilité que nous soyons plusieurs avec des vêtements identiques est relativement forte, même si j’ai plein de trucs venant du monde de la montagne (aussi efficace et nettement moins coûteux).
  • Recueillir et préparer tous les éléments nécessaires à mon rôle de responsable de l’équipe « medic ».
  • Améliorer (entraîner) ma technique de matelotage. Heureusement, les nouveaux matériaux se laissent plus facilement manipuler.
  • Organiser le suivi de ce blog pendant les étapes en mer (histoire de maintenir mes supporters en haleine).
  • Poursuivre mes observations et mes lectures sur la météo sur l’ensemble du parcours. Si pour l’Atlantique et pour l’océan sud, il y a des données et des expériences, il est bien des endroits de la planète qui ne sont pas autant observées rendant le travail nettement plus complexe.
  • Essayer de connaître au travers du réseau, les autres membres de l’équipage, car je ne verrai certains d’entre eux en chair et en os que le jour où ils poseront leur sac pour l’étape ou les étapes auxquelles ils vont participer.
  • Répondre aux différentes requêtes de l’équipe Olivier, comme choisir le tube de l’équipe et le logo de l’équipe (en attendant un potentiel sponsor).

Mon sac est presque prêt. Histoire de profiter sans stress et sans contrainte de mes derniers jours au bord du Léman. La météo actuelle incite plus au farniente qu’au boulot.

L’entraînement niveau 4

ou dans la terminologie Clipper Ventures « Level 4 training ».

Entraînement avec « son » skipper et des membres de l’équipe. A savoir avec Olivier Cardin, 9 équipiers (dont moi) pour le Team Olivier. Nous sommes sur le CV22 avec Max Stunel et 9 équipers du Team Max.

Team Olivier n’a toujours pas de  bateau attribué, après la décision prise par l’organisateur d’affecter le CV31 à Mission Performance, skipper par Greg Miller.

Le programme de la semaine : divers exercices comme l’homme à la mer sous spi, le remorquage, l’échange de matériel entre bateaux, mise à l’ancre, etc.. des entraînements au départ en ligne, selon la formule dite « Le Mans » en d’impossibilité à poser une ligne de départ et surtout 2 courses d’entraînement entre les 7 bateaux participant à ce L4.

La première course (environ 30 heures) départ dans le Solent (entre la marque Mary Rose et le bateau comité), North Sturbridge (sur bâbord), Rosseberry en baie de Seine (tribord), E Shambles au large de Portland, une ligne au sud de Worthing, la ligne d’arrivée au 270 de la marque Bembridge à l’entrée du Solent. Après une intense bagarre, nous terminons premier des sept bateaux. Cette course s’est courue avec des vents de secteurs ouest entre 15 et 30 noeuds.

Le départ de la deuxième course (environ 20 heures) a été donné quelques heures plus tard selon la procédure « Le Mans start », dans le Solent à hauteurd la marque Bebridge. Petit temps. 6 des 7 bateaux décident de passer au sud de l’île de Wight. Le CV21 passe dans le Solent. Pour éviter les courants de marée, 25 virements en moins de 2 heures le long de la côte. Après le passage de E Shambles (vers Portland) le vent vire au NE et souffle à près de 20 noeuds. La prochaine marque à virer est la cardinale sud Owers à l’est du Solent. Quelque peu largué en début de course, nous revenons dans le jeu sur la dernière partie et nous nous bagarrons pour la 3ème place entre 0600 et 1200 (un véritable match race). Nous sommes finalement coiffé sur la ligne d’arrivée d’une 15 de secondes.

Avec une grand voile à peine utilisable pour faire des sacs, deux lattes manquantes, les bosses du 2ème et 3ème ris ayant cassé, des moulins à café ne se connectant plus et quelques autres misères (ce qui est pour le moins surprenant, le bateau ressortant d’une maintenance importante), nous sommes finalement assez satisfaits du résultat.

La dynamique de l’équipe est excellente; tout le monde est prêt à mouiller sa chemise pour faire avancer le bateau le plus vite possible, ce qui est très encourageant pour la suite.

En résumé, près de 750 milles nautiques en 6 jours, avec 3 nuits au mouillage, le mouillage de la dernière nuit à quelques encablures de Gosport, rejoint à 0700._DH8008098