L’anticyclone de St-Hélène (encore et encore) et Tristan da Cunha

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Depuis 48 heures, l’anticyclone de Saint-Hélène nous fiche la paix. nous sommes sous l’influence d’un front oriente NW-SE qui nous a apporté des vents du secteur NW-NNW forcissant progressivement de 25-35 noeuds à 40-50 noeuds dans la matinée de dimanche avant de revenir vers W en diminuant aux alentours de 20-25 noeuds. Le soleil a disparu sous une épaisse couche de nuages bas et la pluie rince le pont et les cirés des paquets d’eau de mer qui ont régulièrement traversé le pont ces derniers jours. Les couleurs (à part celles des cirés rouges et du bleu turquoise de la mer dans les remous) ont disparu et le paysage n’est plus que des nuances de gris.

Mais l’anticyclone de Saint-Hélène n’a pas dit son dernier mot et nous devrons faire avec ces caprices ces prochains jours pour trouver la meilleure trajectoire (la plus rapide) pour gagner Le Cap au plus vite. Mais aussi le plan de voile le mieux adapte a la situation. Et comme elle risque d’être assez changeante, vous imaginez sans peine que l’équipage risque de suer un peu.

Nous avons passé à environ 200 NM au nord de Tristan da Cunha, un des 3 groupes d’îles avec Saint-Hélène et l’Ascension appartenant aux territoires britanniques d’outre-mer. Sa population en 2008 était d’environ 275. Le gouvernement britannique a investi un important montant pour y construire un aéroport. Le nom du groupe d’îles depuis 1506 est celui de l’amiral portugais Tristao da Cunha qui l’a découvert. Ce sont des Hollandais en 1643 et des français en 1767 qui ont explore et décrit ces îles.

Dans quelques jours, l’anticyclone de St-Hélène devrait être centré sur Tristan da Cunha, ce qui signifie que nous devrions nous retrouver à l’E de celui-ci. on l’aura vraiment sur le dos jusqu’à la fin.

PS : Samedi j’étais « mother », en charge avec mon partenaire de l’autre quart, de la nourriture pour tout l’équipage toute la journée. Nous avons préparé un plat approchant de la tortilla (pomme de terre, œufs avec un peu de lard et de carotte) cuisine au four (dans une poëlle par 50 noeuds de vent, c’est vraiment trop risque). Il y a une personne qui a comparé cela a de la tartiflette – je crois que toute personne spécialiste en tartiflette aurait sérieusement doute de cette affirmation). Ce n’était certes pas une vraie tortilla non plus, mais c’était ce dont avait besoin l’équipage pour affronter les éléments naturels.

Dominique Hausser sur LMAX Exchange, lundi 19/10/2015 0000 TU