L’anticyclone de St-Hélène dure (dur) et l’eau

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Après la pluie, le beau temps. Hier dans l’après-midi le front nous a finalement lâché, poursuivant sa route un peu plus vite que nous en direction du continent africain, tout en diminuant de taille et devant disparaître dans les 24-48 heures.

Les vents ont progressivement diminué, la pluie a également cessé et nous avons échappé à la plupart des lignes de grains; nous en avons passé plusieurs soit devant nous, soit derrière nous.

Nous naviguons sur une mer peu agitée avec une houle toujours du secteur SW de 3 mètres environ. Un vent de secteur S de 15 noeuds nous permet de glisser agréablement en direction du Cap. Nous souhaiterions avancer plus vite, mais ce sacré anticyclone de St-Hélène fait à nouveau parler de lui et va nous donner du fil a retordre plus ou moins jusqu’à notre passage de la ligne d’arrivée.

Si la ligne de haute pression reliant Cabo Frio au Cap de Bonne Espérance est en train de s’effacer un nouvel anticyclone s’est créé au large des côtes brésiliennes et se déplace en direction du sud de l’Afrique en formant progressivement une dorsale au niveau du 35eme parallèle sud, soit juste à notre sud. Pour l’instant, il est toujours derrière nous, mais va rapidement nous rattraper et former un long barrage nous forçant à naviguer en cherchant a chaque fois les zones de vent les plus forts (toujours relativement faibles) tout en optimisant notre avancée vers Le Cap. Nous avons un peu l’impression de naviguer sur la tranche d’une arrête, de laquelle il vaut mieux ne tomber ni d’un côté, ni de l’autre. Pas facile de voir les autres continuer à avancer sous l’influence d’un autre système et de ne rien pouvoir faire. Notre seule tache est d’avancer le plus vite possible pour espérer un classement raisonnable.

De l’eau en mer, c’est assez banal, il y en a tout autour du bateau. De l’eau sous les nuages de pluie, quoi de plus normal. Le problème, c’est que l’eau s’infiltre partout et finit par tout détremper aussi bien sous les cirés que dans le bateau. Mais comme cela ne suffit pas, il faut encore que, vu la température du bateau, l’eau condense et retombe partout, y compris dans les zones que nous essayons de protéger comme les équipets contenant nos habits (secs) et nos couchettes (il est plus agréable de dormir au sec que sur un matelas détrempé tout en recevant régulièrement des gouttes sur la figure). En résumé, tout est trempé, rien ne sèche et les habits enfilés pour prendre son quart sont presque plus mouillés qu’au moment de les enlever a la fin du quart précédent.

Le soleil étant revenu, même si il fait toujours frais, nous sommes au sud, c’est le tout début du printemps, tout va finir par sécher… jusqu’à la prochaine pluie.

Dominique Hausser sur LMAX Exchange, mercredi 21/10/2015 0000 TU