Coxswain training

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Coxswain, kesako ? « a sailor who has charge of a ship’s boat and its crew and who usually steers » définition trouvée sur http://www.merriam-webster.com/dictionary/coxswain.  Une explication détaillée sur wikipedia : https://en.wikipedia.org/wiki/Coxswain.

Pour Clipper Ventures, c’est une obligation d’avoir à bord de chaque bateau, une personne au moins capable de remplacer le skipper, si ce dernier devait se trouver dans l’incapacité de conduire le bateau (Clipper 2015-16 Race – Clipper Crew News – Clipper Race Coxwains Certificate – 29 October 2014).

J’ai été invité à participer à la formation de coxswain. Cinq jours de théorie avec à la clé le Costal/Yachmaster Theory Certificate (étape indispensable pour tenter de décrocher le Yachtmaste Offshore Certificate of Competence); un remake en anglais de l’examen pour le permis mer (International Pleasure Craft Certificate). Des tracés de routes passées et prédictives sur la carte (Sur ce point la RYA utilise des cartes fantaisies (on y reconnaît la France, la Grande-Bretagne, la Manche; mais avec des noms provenant plutôt de l’Océanie.  De la météo, du RIPAM (avec reconnaissance des marquages, des identifications de bateaux de jour et de nuit et les règles de sécurité pour éviter les abordages). Puis deux jours sur les questions de navigation océanique (routage météo, tempêtes tropicales, ouragans, vérification du bateau, avitaillement, …); il a manqué la navigation astronomique (nécessaire pour le Yachtmaster Ocean Certificate of Competence).

Jusque là rien de très excitant, de nouveau, par rapport à ce que nous faisons au quotidien comme skipper du CCS avec les équipages encore en formation ou en acquisition de milles pour le permis et d’expérience pour skipper leur bateau.

Viennent alors les cinq jours d’entraînement sur un Clipper 70. Celui-ci s’est déroulé du 23 au 28 janvier 2015.

Le skipper, ayant effectué deux fois le tour du monde (en 2011-2012 et en 2013-2014), le second, n’ayant pas effectué de tour du monde, mais instructeur RYA, tout comme le skipper, un équipier visiblement présent sur le bateau pour apporter son point de vue sur les cinq apprenants (nous).

Homme à la mer (plusieurs fois par jour), incendies, voies d’eau, fuite de gaz, enfin toutes les catastrophes possibles, préparation de passage, mener le bateau d’un point A à un point B, ancrer le bateau de nuit dans une baie, manoeuvres de port… enfin tout ce qu’un skipper doit faire.

Entraînement passionnant sur ce bateau de 23 mètres et 32 tonnes; stressant car sous l’oeil vigilant et critique du skipper, du second et de l’équipier.

Pas simple pour moi avec un skipper peu empathique, ne se donnant aucune peine pour parler de façon à être compréhensible pour le non anglophone (les anglophones m’ont avoués avoir aussi de la peine à la comprendre). Pas simple de commander un bateau dans une langue autre que sa langue maternelle; surtout dans les situations d’urgence.

Mais le résultat est positif; j’ai obtenu le Clipper Race Coxswain Certificate délivré par la RYA. Maintenant cela sera au skipper de décider qui le remplace en cas de pépin et cela c’est une autre étape qui se déroulera après le 25 avril, date à laquelle le bateau, le skipper et l’équipage seront apariés.

Découverte du Clipper 70

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Le contexte de la découverte

Je suis monté à bord d’un clipper 70 (le CV27) pour un convoyage du 6 au 8 janvier 2015 entre Gosport et Londres et le retour de Londres à Gosport du 10 au 14 janvier 2015.

Environ 400 nm de navigation sous voile et au moteur, dans des conditions de vent du SO à O de 30 noeuds à moins de 10 noeuds à l’aller et au retour des vents du SO de 30 à 50 noeuds avec des rafales à plus de 60 noeuds sous les grains (la plus forte enregistrée étant de 76 noeuds) ; soit à peu près toutes les conditions qu’il sera possible de rencontrer.

A l’aller 13 personnes à bord (11 équipiers, 1 second et 1 skipper), au retour 9 personnes à bord (7 équipiers, 1 second et 1 skipper – ils avaient inversé les rôles). Tous les équipiers, sauf moi avaient participé à une ou plusieurs étapes des éditions 2009-2010, 2011-2012 et 2013-2014. Seuls ces derniers connaissaient déjà la bête.

Le bateau

Les caractéristiques du Clipper 70 sont les suivantes :

Longueur hors tout 23.15 m
Longueur pont 21.30 m
Longueur flottaison 20.70 m
Largeur 5.65 m
Tirant d’eau 3 m
Surface de la grand voile 120 m2
Surface Yankee 123 m2
Surface trinquette 50 m2
Surface Spi asymétrique 330 m2
Hauteur du mât 29.66 m
Déplacement total 34540 kg
Bulbe de la quille 12000 kg

Pour quelques images et une description détaillée du plan de pont voir ici.

La garde robe se compose de 11 voiles d’une surface totale de 1836 m2, incluant une grand voile, les yankee 1, 2 et 3, les spis asymétriques léger, médium et lourd, une trinquette, une voile tempête et un tourmentin. Suite à l’édition 2013-2014, le voilier va apporter un certain nombre de modifications, comme il est précisé dans la nouvelle parue sur le site de Clipper Race.

L’aménagement intérieur est plutôt spartiate. Le quart avant du bateau sert à stocker les voiles et les écoutes et drisses de rechange. Au centre du bateau, juste à l’arrière du mât, on trouve le carré (2 banquettes sur les côtés, ainsi qu’un espace pour stocker les cirés) et la cambuse au milieu de cet espace. Entre les 2 espaces 4 bannettes et un WC; le deuxième WC se trouve sur tribord en accédant à l’arrière du bateau, qui comprend 16 bannettes (8 de chaque côté) et à l’arrière (en avant des barres à roues) le poste de navigation. Un capot permet une communication directe entre le navigateur et le barreur.

Mes premières impressions

C’est un beau bateau, solide. Il est lourd, très lourd; je suis certain qu’il serait possible de gagner quelques tonnes.

Au portant, il est rapide; au près, c’est plus laborieux (le poids, les voiles fatiguées par un tour du monde expliquent probablement une partie de cette lenteur), mais le design de la coque en est vraisemblablement la principale raison. C’est un peu dommage pour une course qui comporte malgré tout une importante partie du parcours plutôt contre le vent. Cependant comme tous les bateaux sont en principe identiques, cela ne devrait pas jouer de rôle pour la compétition elle-même.

Le plan de pont est agréable (si on peut dire vu le poids et la taille de tout ce qui est à manœuvrer) d’utilisation. Le risque de blessure est cependant réel vu la puissance du bateau, le poids de tous les éléments (voiles, cordages); les mouvements du bateau sont amples, brutaux et les chutes faciles. Prendre tout le poids d’un équipier est douloureux et peut facilement casser une jambe. Lorsqu’une vague traverse le pont, ce sont des tonnes d’eau qui passe et embarque tout ce qui n’est pas arrimé.

Barrer le bateau est relativement facile dans toutes les conditions rencontrées. Cela demande cependant une attention continue, car il est très très sensible à la barre et les temps de réaction sont à l’échelle de la taille et du poids du bateau. Une mauvaise anticipation fait perdre de précieux mètres et de précieuses secondes.

Sous le pont, c’est plus dur. Le bateau est très très très humide, l’eau s’infiltre partout et tout le temps; les équipets latéraux supposés contenir les vêtements secs des équipiers étaient pour la plupart rempli entre un dixième et un quart de la hauteur d’eau. Le bruit et le froid sont normaux pour un bateau de course.

L’espace pour faire la cuisine est plutôt bien agencé pour réussir à préparer nourriture et boissons pour 20 personnes dans toutes les conditions météorologiques.

Dormir dans les bannettes (au vent et sous le vent) est facile et relativement tranquille, même lorsque le bateau bouge dans tous les sens, on ne décolle pas trop haut, même si j’ai rêvé que je volais).

Si l’idée de placer l’espace navigation à l’arrière est excellente, l’aménagement de cet espace laisse à désirer. Le capot en-dessus des appareils de navigation et de communication augmente sérieusement les risques de dégâts par l’eau de mer (il y a beaucoup d’eau qui passe sur le pont). De plus, lorsque le bateau gîte, il est à peu près impossible de tenir à la place de travail sans utiliser une main pour se retenir, ce qui est particulièrement handicapant pour le travail du navigateur. Le risque de gicler sur les côtés et de se blesser est important.

Le plan de travail est un peu étroit pour y poser une carte sans en faire rapidement un espèce de chiffon peu utilisable. Il manque de quoi coincer pointe sèche, crayon, etc. pour que ceux-ci ne valsent pas d’un coin à l’autre. Comme il n’y avait pas de carte électronique à bord, j’ai vraiment pu tester les limites pour travailler sur les cartes.

En résumé, malgré les remarques ci-dessus et le fait qu’il soit impératif d’effectuer des contrôles de maintenance au minimum une à deux fois par jour, un tour du monde sur ce bateau sera en général agréable.

Clipper Race 11-12 : Against the Tide 2

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Mers immenses, sommeil minimal, conditions extrêmes, évacuations d’urgence au milieu de l’océan; voici ce que peut rencontrer chaque jour un membre de l’équipage de « Clipper 11-12 Round the World Yacht Race ».

Il s’agit de la plus longue course à voile du monde en équipage par des amateurs et la seule course du genre. Offrir à madame et monsieur tout le monde la chance de se mesurer à mère nature.

Ce documentaire vous permet de suivre le parcours des équipages sur ce tour du monde dans leur lutte pour mener leur voilier au but dan des conditions les plus extrêmes de la planète.

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Auteur: Clipper Ventures Plc
Clipper Race 11-12 (8ème édition)

Sydney-Hobart 2015 : une étape de la Clipper Race 2015-2016

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La nouvelle (pressentie, j’ai quelques tuyaux en direct de Gosport) que la célébrissime régate Sydney – Hobart 2016 (Rolex Sydney Hobart Yacht Race) sera une des étapes de la prochaine Clipper Race 2015- 2016 me réjoui; un beau cadeau de Noël, car c’est bien une des courses mythiques à laquelle je rêve depuis que je la connais d’y participer autrement que virtuellement (sur le site Virtual Loup-de-mer).

Communiqué complet : Clipper 2015-16 Race – Clipper Crew News – Iconic Rolex Sydney Hobart Yacht Race and Albany stopover announced

NB1 :  CR13-14 : Pre-departure Race 6 – Sydney to Hobart Live show replay

NB2 : Switerland a participé à l’édition 2013 en se classant la 5ème place (identique au classement général de la version 2013-2014 de la Clipper Race). Switzerland s’est classée 44ème au classement scratch.

NB3 : La météo sur cette course est toujours un véritable challenge, même pendant l’été austral.

A la lecture de cette nouvelle, je découvre que le port d’arrivée en Australie pour l’étape 3 au départ du Cap (Afrique du Sud) sera Albany. Petit à petit, le parcours se met place.

Merry Christmas from the team behind the scenes at the Clipper Round the World Yacht Race

Y aura-t-il un bateau portant les couleurs de la Suisse ?

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Lors de la Clipper Race 2013-2014, un des 12 bateaux participant à porter le nom de Switzerland et les couleurs de la Suisse. Soutenu par la Fédération suisse de voile, il s’est associé avec la Fondation Mercy Ships qui a ainsi bénéficier d’environ 45’000.– CHF récolté par l’équipage pendant son tour du monde. Une belle image de notre pays riche en navigateurs connus ou moins connus qui sillonnent les mers depuis des décennies avec passion.

Hélas comme toujours, l’argent est le nerf de la guerre de tout projet. Même si les équipiers participent financièrement de manière relativement importante, cela ne couvre qu’environ 40% du budget d’un bateau (1 année de préparation des bateaux,  1 année ou plus de sélection des équipages, 1 année pour entraîner les quelques 650 équipiers engagés dans cette aventure, dont environ 120 effectuent le tour du monde, les autres s’engageant pour une, deux ou trois étapes.

La moité des 12 bateaux a déjà un sponsor principal, mais, pour les autres, les démarches sont encore en cours. A ce jour, pas encore de signe très positif pour obtenir un soutien financier suffisant pour permettre à un bateau de courir sous les couleurs suisses. Plusieurs pistes intéressantes sont actuellement intensément suivies par les organisateurs de la Clipper Race round the World, mais le chemin est encore long.

Espérons que le résultat sera positif. En effet, si un bateau participe sous les couleurs de la Suisse (un pavillon suisse et un joli SUI dans la grand-voile), alors il y aura pour chacune des 8 étapes une place à bord de ce bateau pour un jeune navigateur, âgé de 18 à 25 ans et ayant fait partie d’un groupe compétition d’un des clubs suisses membre de l’association des clubs de voile lémanique (ACVL). Il devra bien sûr remplir les critères de sélection définis par l’organisateur et participer également au 4 semaines d’entraînement organisé avant le départ de la course.

Alors si vous connaissez celle, celui ou ceux qui souhaiterait soutenir cette formidable aventure, faites-le savoir; cela serait vraiment chouette

Un vieux rêve qui devient réalité

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Depuis que j’ai découvert la mer, d’abord sur une plage, puis en dériveur, enfin sur un voilier, je rêvais de faire le tour du monde à la voile. Et puis le temps passe, il y a toujours de bonnes raisons de ne pas prendre le large.

Enfin courant 2013, je décide que cette fois-ci, c’est le moment; que rien ne peut plus m’empêcher de mettre mon sac sur un voilier et de me lancer.

Auprès d’amis navigateurs, sur internet, je cherche alors quel serait le meilleur plan pour concrétiser mon rêve. Plusieurs pistes sont examinées. Je pèse le pour et le contre; et puis finalement je craque et je dépose une candidature pour effectuer le tour du monde en régate avec la Clipper Race round the world.

Un questionnaire et un entretien (qui ressemblent très fortement à des entretiens d’embauche avec une forte concurrence), je reçois le feu vert pour un premier entraînement : Une semaine sur la deuxième génération de bateaux (68 pieds). La journée débute à 07h00 par le petit-déjeuner et se termine vers 21h00 par le repas du soir et cela pendant 6 jours. La dernière grosse demi-journée étant utilisée pour le nettoyage complet du bateau (un bon moyen pour en découvrir tous les recoins).

Et c’est seulement après cette semaine d’entraînement et une évaluation positive du skipper que le feu vert (par écrit en mai 2014) m’est donné pour participer à la prochaine Clipper Race 2015-2016 (8 étapes, 16 courses, 11 mois) pour effectuer le tour du monde de Londres (départ prévu le 9 août 2016) à Londres (arrivée estimée en juillet 2016) en passant par un pays du continent européen, le Brésil, l’Afrique du Sud, l’Australie ouest, la Nouvelle-Zélande, l’Australie est, le Vietnam, la Corée du Sud, la Chine, l’Amérique du Nord et centrale côte ouest, l’Amérique du Nord et centrale côte est, l’Irlande du Nord, un pays du continent européen (voir la description détaillée du parcours). En résumé, 40000 NM sur un Clipper 70 (longueur 23 m, largeur 5.65 m, tirant d’eau 3 m).

Depuis ce jour, je suis dans la course, au moins dans ma tête. Il me faut maintenant me préparer, physiquement (j’en ai bien besoin…) et préparer ce dont j’aurai besoin – cela va des finances à l’équipement personnel en passant par les visas requis…

C’est aussi l’approfondissement de la météorologie des régions dans lesquels je n’ai jamais navigué, comme la mer de Chine, le Pacifique Nord, la côte ouest du continent Nord Américain de San Francisco à Panama, la mer des Caraïbes, la côte est du continent Nord Américain. Cela fait une grande partie du globe et contrairement aux régions où j’ai beaucoup navigué, il y a beaucoup moins de données et d’information (je reviendrai sur la météorologie et la navigation (routage) dans un prochain article.

Nous sommes presque fin novembre 2014, il reste encore presque 9 mois avant le départ. Pas mal de choses sont « réglées ». Les prochains entraînements sur les Clipper auront lieu en janvier, avril, mai et juin. En complément à ces entraînements, je vais passer plusieurs semaines à skipper des croisières du Cruising Club Suisse, qui seront autant de semaines d’entraînements supplémentaires en mer.

Enfin, c’est le 25 avril 2015, que les équipages seront formés et les bateaux attribués.

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How are people allocated to teams?
Not only are the yachts identical we also make sure that crew is matched so it is still an even competitive race. We spread the ages, experience, vocations and nationalities across the fleet. Of course if you have a particular yacht that you would like to represent please tell us. But we cannot guarantee being able to grant your request.