Et voilà.
Le 30 juillet 2016, j’ai reposé mon sac sur un quai à St-Katharine docks, presqu’une année (2 août 2015) après être monté à bord de CV24 – LMAX Exchange (ex-Switzerland), un Clipper 70.
Un projet de 3 ans se termine et se termine bien. J’ai, en effet, signé mon contrat de participation à cette aventure le lendemain du jour où j’ai été libéré de mes obligations professionnelles, soit tout début 2014.
La préparation
Depuis ce jour, j’ai préparé mon tour du monde à la voile, ou plus exactement une course à la voile autour du monde, ce pourquoi j’avais finalement signé :
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Entraînement physique intense, j’en avais plus que besoin, je ne vous fais pas de dessin.
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Étude de la climatologie, vents et courants en particulier, sur l’ensemble du parcours.
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Révision de mes connaissances médicales, nutritionnelles, sur la gestion du sommeil et sur les autres éléments nécessaires au médecin de bord.
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Apprentissage du matelotage des cordages en matériaux modernes.
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Entraînements 1, 2, 3, 4.1, 4.2 et convoyages (janvier et août 2015) sur les bateaux que nous allions utiliser, au total 8 semaines, y compris l’entraînement lié à la fonction de coxswain.
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Navigation en mer intensive, comme skipper ou second sur les voiliers du Cruising club suisse (CCS).
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Construction de l’équipe (Team building) dès sa constitution en avril 2015.
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Préparation, dès le début août 2015, de notre bateau, le CV24 qui deviendra LMAX Exchange quelques jours avant le départ de la course.
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Un programme bien chargé avant même de partir, surtout que j’avais encore mon temps largement pris par mon activité de juge et de directeur de course, ma participation au comité central de la Fédération suisse de voile (FSV), l’animation du groupe jeunes compétiteurs de l’ACVL, ma participation au comité du groupe Genève du CCS, la coordination des examens théoriques du certificat de compétence suisse pour la navigation océanique pour la partie romande avec Max Comtesse.
La régate
Impossible de résumer en quelques lignes une course d’une année autour du monde, aussi je vous propose un éclairage sur quelques aspects qui m’ont particulièrement marqués.
Le départ de la première course
Nous avions quitté St-Katharine Docks, situé à proximité du Tower Bridge le jour précédent et avions passé la nuit à proximité de Southend Pier.
Le départ est donné à 1100 TU le 31 août 2015 sous la pluie, dans la brume, avec un vent d’ouest d’environ 15 nœuds. Le spinnaker est envoyé 30 secondes avant le départ. Nous coupons la ligne en tête et à peine 1 minute plus tard, le point d’amure du spi se décroche, il faut affaler en urgence, envoyer un deuxième spi qui lui aussi se décroche quelques instants plus tard. Nous nous retrouvons à la 9ème place. Il nous faudra attendre le cap Finistère pour nous retrouver en tête de la course.
Le pot-au-noir
Le comité de course a eu l’idée saugrenue de délimiter un corridor (12°N à 2°N) pour traverser le pot-au-noir et d’autoriser l’usage du moteur sur une longueur de 6° de latitude.
Alors que nous avions pris la décision d’atteindre 11°N avant de décider de l’usage du moteur ou non, le skipper a annoncé, avant d’entrer dans le corridor, son intention d’utiliser le moteur dès l’entrée dans le corridor.
Terrible erreur, car nous avions déjà traversé la zone de convergence intertropicale séparant les alizés de l’hémisphère nord et les alizés de l’hémisphère sud. Ce jour-là, dans la zone où nous nous trouvions, elle était située entre les latitudes 14°N et 13°N.
Nous n’avons pas enclenché le moteur, mais plutôt pris un ris pour ralentir le bateau et donner l’impression aux autres concurrents que nous n’avancions pas et que l’usage du moteur serait pour eux aussi une bonne idée.
Tous ont utilisé le moteur et nous sommes ainsi restés en tête de la course ; nous aurions été plus rapides sous voiles.
L’échouage
Terrible aventure liée à la médiocre qualité du « branding » sur la coque. A notre arrivée à Rio, il était presque complètement détruit. L’organisation a décidé de le faire refaire et nous a envoyé à Verolme, le premier port avec un chantier permettant de sortir un bateau de 23 m pour faire refaire les couleurs de notre sponsor sur la coque.
Nous quittons Marina da Gloria vers 1700 heure locale, il fait beau et chaud, il n’y a pas de vent, nous devrions arriver à Verolme au petit matin. Pour atteindre Verolme, il nous faut longer la côte sur une distance d’environ 70 nm. Le ronron du moteur endors tout l’équipage et c’est l’échouage sur une longue plage de sable blanc, Restinga da Marambaia, désertique car nous sommes sur un terrain militaire.
Feu pour cuisiner et nous réchauffer la nuit avec les bois rejetés par la mer, eau douce des réservoirs du bateaux, boites de conserve de salade de fruits matin, midi et soir. Un matin du poisson frais amené par deux pêcheurs pendant la nuit.
Une vie de Robinson; en quelques jours notre espace ressemble déjà à un camping. Nous passerons 5 jours sur cette plage avant qu’un remorqueur ne nous sorte de là.
La première tempête
Nous quittons Le Cap pour Albany. Le vent est variable et très faible pendant les 12 premières heures.
Vers 4 heures du matin, j’entends Olivier qui veut que l’on me réveille et que je m’installe dans la « Nav Station ». Le vent souffle très fort, entre 45 et 55 nœuds, avec de très nombreuses rafales à plus de 70 nœuds, voir mêmes quelques unes proches de 100 nœuds. Nous sommes au sud de False Bay et le vent nous pousse vers la côte. La grand voile et la trinquette ont été affalées. Nous sommes sous Yankee 2 seul ‑ nous n’arrivions plus à l’affaler.
A 25 nm de la côte, nous empannons et parvenons à nous éloigner de la côte, tout en restant plus ou moins sur notre route, ce qui n’est pas le cas des autres concurrents.
Les rafales s’atténuent au bout d’une dizaine d’heures; la tempête dure presque 18 heures. En 24 heures nous devançons de près de 200 nm notre poursuivant direct !
Nous avons suffisamment d’avance à Albany pour passer la ligne d’arrivée sous trinquette seule. Les bannières recouvrant déjà la grand voile rangée sur la bôme.
Rolex Sydney Hobart Yacht Race 2015
Depuis que je m’intéresse à la voile et à la régate, j’ai souhaité participer à LA Sydney-Hobart, une course pour moi mythique au même titre que la Fastnet. La probabilité était pourtant très faible, cette course étant de l’autre côté de la planète. Lorsque Clipper a annoncé qu’une des courses de la régate serait celle-ci, mon désir allait se réaliser. Je n’allais plus seulement la courir virtuellement sur le site de Virtual Loup de Mer, mais la vivre sur un vrai bateau.
Hobart, avec Den Helder et Londres, sont les seules villes que j’avais déjà visitées avant d’effectuer ce tour du monde. Hobart est la seule ville australienne que j’avais découverte en 1998 lors de la conférence internationale sur la réduction des risques liés à l’usage de drogues – elle se déroulait dans le casino, le seul à l’époque en Australie. J’avais beaucoup aimé la Tasmanie et me réjouissait d’y retourner.
Parlons de cette course longue de 625 nm.
Le départ est donné dans la baie de Sydney. C’est impressionnant de se retrouver au milieu d’une centaine de compétiteurs dans un espace aussi étroit, avec des centaines de bateaux spectateurs. Le vent est relativement léger et permet d’envoyer pendant les premières heures le spinnaker. Nous savons qu’un front est prévu vers le milieu de la première nuit avec des vents d’environ 40 nœuds de face et contraire au courant, donc générant une mauvaise mer. Nous passerons plus de 12 heures au près dans un vent fort avant d’arriver dans le Bass Strait avec un vent devenant particulièrement faible, nous tomberons même dans une zone sans vent qui nous fera définitivement perdre notre première place des Clipper70.
Considéré comme un lieu générant de difficiles conditions pour la navigation, nous nous étions mentalement préparé à souffrir pendant sa traversée. Nous l’avons traversé 3 fois (Albany – Sydney, Sydney – Hobart, Hobart – Airlie Beach) avec des conditions de navigations idylliques. Comme quoi …
Cette course, je l’ai vécue à la “Nav Station” pour assurer toutes les tâches du navigateurs, en particulier le routage et les contacts obligatoires par HF avec le comité de course, plusieurs fois par jour, sans parler des annonces de notre passage à certaines positions. Le non respect des appels entraînant des pénalités pouvant aller jusqu’à la disqualification. Quatre jours intenses.
Nous finissons à la 3ème place des Clipper70 et 28ème au classement général en temps réel.
L’accueil à Hobart est extraordinaire. Des milliers de gens sur les quais applaudissant les bateaux entrant dans le port. Le dernier bateau est arrivé vers 8 heures du matin, le premier janvier; il y avait encore du monde, moins que les jours précédents, mais tout de même, pour l’applaudir.
L’arrêt a été court, mais j’ai apprécié de passer le premier janvier à écouter des concerts de groupes locaux très chouettes et revigorants.
42 secondes
Nous battons de 42 secondes Great Britain (GB) lors de la course 6 (Hobart – Airlie Beach). Pratiquement toute la course, nous sommes en contact rapproché. Un match race de près de 10 jours.
Les dernières de la course, il fait nuit, nous naviguons entre les îles, il n’y a pas d’aide à la navigation – pas de phares. Le match race est intense, nous faisons du rase caillou. Je suis comme d’habitude dans la “Nav Station” donnant les instructions au barreur pour les virements le plus près possible du bord. C’est super chaud, car en plus des côtes, le vent est variable et faible et il y a du courant.
Finalement, couvrant jusqu’à la dernière seconde GB, nous coupons la ligne d’arrivée difficile à repérer devant le port d’Airlie Beach. Le comité de course nous demande par radio notre heure de passage de la ligne. Je transmets les heures et les minutes que j’ai lu sur l’écran du GPS. Le comité de course nous demande de transmettre également les secondes. Je dis 18 secondes – une estimation avec l’heure du PC. Le skipper de GB annonce qu’il ne peut en fournir car le GPS ne donne pas les secondes. Nous gagnons la course avec 42 secondes d’avance.
Les pirates
La course 7 fut une course étrange à bien des égards (voir la nouvelle publiée le 21 février 2016).
Quelques lignes sur les « pirates » croisés en mer de Solomon. Il était environ 1600 heure locale, lorsque nous avons aperçu à environ 1 nm, une barque avec 5 hommes à bord. Nous avancions à plus de 10 nœuds, leur approche était plutôt lente, soit avec une vitesse seulement légèrement supérieure.
Après une dizaine de minutes, ils ont fait demi-tour. Il n’étaient sûrement pas des pirates professionnels, plutôt des curieux ou des opportunistes se disant qu’il était peut-être possible d’améliorer un peu leur ordinaire.
Nous n’en verrons jamais d’autre.
Le voilier à la dérive
Je souhaite apporter quelques précisions concernant le voilier à la dérive que nous avons croisé.
Il y avait à bord le corps momifié de Manfred Barjorat. Depuis que les pêcheurs philippins ont découvert le bateau le 25 février 2016, plusieurs dizaines d’articles ont été publiés avec parfois des éléments pour le moins fantaisistes.
Nous avons découvert le bateau le 31 janvier 2016 @ 0545 UT à la position 11° 38.265’N 137° 46.833’E, soit à environ 650 nm des côtes de l’île de Luzon (Philippines). Le bateau dérivait à la vitesse d’environ 1 nœud au cap 290-300. Le bateau a été trouvé à plus de 600 nm; ce qui est parfaitement compatible avec la dérive du bateau.
Lors du démâtage, le navigateur était très certainement vivant, les haubans ont visiblement été coupé pour éviter que le mât ne perce la coque. De plus, si la mort était intervenue avant la tempête, il est peu probable que le corps soit resté couché sur la table à cartes.
Nous n’avons pas mentionné tous les détails lors de la découverte du voilier pour donner le temps nécessaires aux autorités de retrouver la famille du défunt et de pouvoir les informer de la triste nouvelle.
En complément je vous invite à regarder la vidéo prise par l’équipier monté à bord , un reportage sur cette affaire et un article à propos de la momification naturelle du défunt, un phénomène rare.
La mer de Chine méridionale
La mer de Chine méridionale n’a plus de secret ou presque pour nous. Après le détroit de Luzon au nord des Philippines le comité de course nous a envoyé au sud du Vietnam pour que nous n’arrivions pas avant le 17 février à DaNang, sous prétexte de la fête du Têt et quelques autres arguments.
Nous savions avant de quitter Airlie Beach que la course selon le parcours initial se terminerait entre le 10 et le 13 février ; j’avais même dit à l’équipage que si nous arrivions avant le 13 février, date de mon anniversaire et c’était hautement probable, je ferai une fête. L’annonce de la prolongation de 2000 nm est arrivée au moment où nous découvrions le bateau à la dérive.
Nous avons plongé au sud en nous disant qu’au moins il y aura de la stratégie et de la tactique pour remonter au nord vers DaNang, le long de la côte vietnamienne. Patatras, une nouvelle modification de parcours rallongeant encore la course de 500 nm est annoncée quelques jours plus tard. Cette nouvelle modification a pour but de mettre tous les bateaux à peu près à la même distance du port d’accueil en cas de raccourcissement de la course, qui devenait une évidence pour arriver à DaNang le 17 février, date initialement prévue dans le programme. Cette nouvelle modification neutralisait complètement la course et amenait les équipages à simplement attendre le bon vouloir des organisateurs de cesser cette mascarade.
On a eu largement le temps de voir la mer de Chine méridionale, de croiser et recroiser les routes de cargos particulièrement fréquentées, les très nombreuses flottilles de bateaux de pêche, de grosses jonques à moteurs, pêchant à la traîne ou parfois chalutant, ainsi que les nombreux déchets, y compris des trucs assez gros pour endommager les coques, rejetés par les fleuves vietnamiens, chinois et philippins.
La mer de Chine orientale et la mer jaune
La mer de Chine orientale nous l’avons découverte lors de la course DaNang – Qingdao. Atteinte après le 3ème passage du détroit de Luzon et le contournement par l’est de l’île de Taïwan, elle nous accueilli par du vent fort et des pêcheurs très très nombreux possédant des bateaux de toutes tailles.
La température de l’air et de l’eau avait baissé ; progressivement, les couches d’habits se superposait. Rien à voir avec le sud de la mer de Chine sud.
L’arrivée en mer Jaune fut particulièrement chaude, même si l’eau était glacée et qu’il faisait très froid.
D’abord une violente tempête (50-60 nœuds avec de violentes rafales à plus de 80 nœuds), la véritable deuxième depuis le début de la régate, puis des filets de pêche recouvrant d’immenses surfaces du plan d’eau ‑ ils dépassaient de 1m à 1.5m la surface de l’eau. De nuit, les extrémités avaient une lumière, pas toujours, qui ne nous indiquaient pas forcément à quel endroit se trouvait la passe à prendre. De jour, par temps gris et brumeux, il n’était pas facile de slalomer entre les filets sans les accrocher.
Nous n’avons pas eu d’ennuis, mais plusieurs de nos concurrents se sont trouvés arrêtés par ces filets.
Le Pacifique nord
Un mois dans le Pacifique nord met à mal bateaux et équipages. Si les trois premiers jours de la course, jusqu’à la pointe sud du Japon se sont déroulés en mode course, même si l’évitement des filets de pêcheurs prenait beaucoup de temps et ceux-ci obligeaient parfois à de long détours, les trois semaines dans le Pacifique nord se sont déroulées presque tout le temps en mode « survie », éviter les dégâts matériels et humains.
Lorsque Sarah Young, équipière sur CV21 a été éjectée du bateau par 2 vagues successives, j’avais écris : « Magnifique, infernal, splendide, angoissant, féerique, grandiose, démoniaque… tel est le l’océan Pacifique nord » (voir la nouvelle Dernière demeure).
Trois semaines dans 30 à 40 nœuds de vent, une mer hachée, croisée, chaotique ; pas de très grosses vagues, mais des déferlantes venant de nulle part et s’écrasant sur le bateau.
Notre bateau a un peu souffert : la filière avant bâbord a été arrachée par un Yankee que l’on venait d’affaler et pas encore complètement ficelé, les voiles ont pratiquement toutes nécessité des réparations en arrivant à Seattle, plusieurs billes des roulements des poulies ont été cassées ou ont giclé hors de leurs emplacements ; toutes les drisses ont résisté, mais toutes ont été inversées après cette traversée.
En comparaison de plusieurs autres concurrents, nous n’avons eu que peu de problèmes.
Mouillés et gelés étaient notre quotidien, mais aucune blessure. L’équipage après ces 3 semaines était éreinté. Les derniers jours, tous attendaient seulement que cela s’arrête.
Plus tard, avant d’arriver à Seattle, j’ai écrit que les conditions étaient particulièrement ardues, que je ne retournerai plus dans le Pacifique nord, car c’est une navigation dangereuse, sans moment d’accalmie, mais que cela n’avait en aucun cas altéré ma passion pour la navigation océanique.
L’Amérique centrale
Nous évoluons dans un tout autre registre que les 2 courses qui nous ont emmené de Seattle à Panama et de Panama à New York.
Les conditions météo sont des plus raisonnables, voire même lacustres et pire sans vent.
Les courses nécessitent stratégie et tactique. On peut complètement se plonger dans la course. Il faut être au bon endroit, faire marcher le bateau plus vite que les autres dans le petit temps. Parfois des écarts importants se creusent en quelques minutes, quelques heures ; parfois c’est une bagarre de plusieurs jours, les différences de vitesses étant de l’ordre de 0.1 nœud.
La course est interrompue à l’arrivée dans le pot-au-noir, nous remportons cette course, grâce à un nuage nous permettant d’envoyer un spinnaker une dizaine de minutes et de dépasser ainsi notre concurrent direct. Nous étions 500 mètres derrière lui, nous finissons 500 mètres devant. Nous n’apprendrons cependant que six heures plus tard que la course est raccourcie.
Avant de rejoindre le canal de Panama, nous nous arrêtons à Golfito Bay au Costa Rica. Un lieu où j’aurai volontiers jeté l’ancre et passé 3 mois. Nous en repartons 6 heures plus tard.
Cuba
L’île de Cuba, on l’a vue de loin. Nous sommes passés au sud de Guantánamo, avant de prendre le « Winward Passage » situé en Cuba et Haïti.
Deux îles de rêve, mais dont les habitants ont beaucoup souffert et souffrent encore. Nous souffrons aussi, bien que cela ne soit pas comparable, en nous tombant dans un trou d’air pendant plusieurs heures et nous retrouvant ainsi en dernière position de la course.
En reprenant les bateaux un par un nous finirons en 5ème position, finalement classé 6ème après une pénalité reçue pour avoir navigué quelques centaines de mètres dans les eaux territoriales d’Haïti, sans pour autant que de réclamation formelle n’aie été déposée, ni que d’instruction formelle n’aie été conduite.
Au sud de la Floride, nous croisons au sud de son cœur la tempête tropicale Colin. Nous passons plusieurs heures dans 40 à 50 nœuds de vent, à nouveau avec des rafales jusqu’à 100 nœuds et une mer dure. Pas de casse fort heureusement.
L’arrivée de nuit à New-York en bateau est magique.
Rockall
Après la découverte de New-York, pour une fois j’ai eu un peu de temps, car nous avions fait le grand nettoyage après la bière de bienvenue et avant le lever du soleil ainsi qu’une grande partie de la maintenance en attendant le personnel du service d’immigration, nous entamons notre dernière traversée océanique pour rejoindre l’Europe.
Avant le départ, nous sommes plutôt contents, car cela va aller vite et que nous auront plus de temps pour découvrir l’Irlande du Nord.
C’était sans compter une nouvelle prolongation de course, annoncée une douzaine d’heures avant la ligne d’arrivée initiale, pour ne pas arriver avant la date prévue, la mairie de Derry-Londonderry n’étant pas prête. Sir Robin, le patron de l’organisation avait pourtant dit à Qingdao lors du briefing « plus jamais ».
Nous étions en 3ème position, estimions que nous pourrions terminer en 2ème position, nous étions furax – et à la lecture de la lettre ouverte de Henry (CV30 – UNICEF), je crois que tous l’étaient.
L’extension est de 560 nm et nous demande d’aller contourner Rockall, un caillou à 200 nm au nord ouest de l’Irlande, puis St-Kilda, une des îles des Hébrides. Le parcours sera à nouveau modifié pour nous éviter de traverser une zone militaire sur laquelle se déroulaient des exercices de tir (!). Nous irons en lieu et place contourner Rathlin Island située au nord-est de l’Irlande.
Avec cette modification, le jeu d’une course sans grandes options change complètement. Le nouveau triangle devient le terrain de jeu des trois premiers bateaux. Bien que Derry-Londonderry-Doire (DLD) aie une avance de près de 30 nm cette modification de parcours ouvre à nouveau la partie : le classement pourrait bien changer.
La lutte est rude. Au passage de la marque Rockall, les 3 bateaux sont regroupés et notre espoir de finir en tête refait clairement surface. Nous sommes au coude à coude jusqu’à l’approche de la côte irlandaise, DLD ayant même un léger avantage. Vers 4 heures du matin, le vent se lève un peu et en moins d’un quart d’heure nous nous retrouvons un bon mille devant – on était 1.5 nm derrière. Nous gagnons finalement la course. Ils n’étaient pas content du tout du tout (voir les têtes sur la fin de la vidéo de Richard Edwards).
Pentland Firth
C’est le passage entre le nord de l’Écosse et les îles Okneys, avec dans certains coins des courants jusqu’à 10 nœuds. Dans le bon sens, c’est cool, dans le sens contraire pas top du tout, surtout si la vitesse du bateau est inférieure à celle du courant.
Selon un principe bien connu, on va tout cumuler : pas de vent et le courant dans le nez. Une nuit qui verra toute la flotte avancer et reculer. Au petit matin, au moment de la renverse, on observe une complète redistribution dans le classement. Lors de la matinée, en redescendant en mer du Nord le long de la côte écossaise, les positions changent encore tout le temps, en raison des vents faibles et des courants.
Le nord de l’Écosse est magnifique. J’avais plaisir à le revoir depuis la mer, la dernière fois, il y a fort longtemps, c’était depuis la terre, j’avais à l’époque navigué plus à l’ouest de l’Écosse.
Une belle course, très technique, dans un environnement splendide dans sa première partie ; la mer du nord est surtout un champ de plate-formes pétrolières ou gazières, de fermes d’éoliennes et de systèmes de séparation du trafic, car il y a beaucoup de cargos.
L’entretien et les réparations
Une course océanique autour du monde est une course d’endurance. La préservation du matériel est la clé principale du succès. Un simple regard sur les résultats montrent que les équipages ayant moins poussé leur bateau au début et ainsi gardé des voiles en meilleur état, moins usées prenaient sur les dernières courses des places sur le podium. En vitesse pure, les bateaux en tête du classement général n’arrivaient plus systématiquement à empêcher les autres de passer.
La maintenance du bateau était un élément clé entre les étapes. Tout était passé à la loupe, la coque, le gréement, les drisses, les écoutes, les winches, les poulies, les manilles, les voiles … Un petit doute sur la solidité et c’était réparé ou changé en faisant attention de limiter les dépenses, car à chaque fois que 500 £ étaient dépensées pour le matériel c’était 1 point de pénalité et pour la réparation des voiles 2 points de pénalité.
Pour moi, cela a signifié une année de matelotage, tant en mer qu’au port. Une lourde responsabilité pour éviter de perdre un spi par exemple par la rupture d’une drisse, d’une écoute, d’une poulie, d’une manille métallique ou textile, d’un mousqueton. Une lourde responsabilité si un des éléments des bastaques ou de la poulie de l’écoute de grand voile lâchent et qu’un équipier est violemment frappé par l’élément brutalement « libre ».
La santé de l’équipage
Non seulement responsable du matelotage, je suis aussi le médecin du bord. Ce qui implique la responsabilité de la bonne santé de l’équipage. Sur un bateau, il y a de quoi se blesser à peu près partout, même en étant couché dans sa bannette.
La sensibilisation aux risques divers a été ma priorité pour prévenir au mieux les problèmes. Déshydratation, insolation, blessure sont les 3 principaux problèmes qu’il fallait impérativement éviter. Cela a fonctionné. La « bobologie » a été ma principale spécialité face à des contusions légères (des bleus), quelques coupures en cuisine ou sur le pont Quelques coups d’écoute et quelques pertes d’équilibre ont généré des contusions plus désagréables et douloureuses ; comme traitement des antidouleurs et de la patience.
Deux problèmes m’ont mobilisé un peu plus longtemps, mais ont pu être réglé à bord, sans avoir recours à une aide extérieure.
La victoire
« Seule la victoire est jolie » disait Michel Malinovski en arrivant 2ème à la Route du Rhum en 1978 sur Kriter V, 98 secondes derrière Mike Birch sur Olympus.
Eh bien, pour moi, comme pour plusieurs membres de l’équipe, c’est on ne peut plus vrai. Je suis parti faire le tour du monde sur un bateau de course participant à l’une des courses autour du monde en équipage et par étape. Mon objectif était de me retrouver avec mon équipe sur le podium et si possible la plus haute marche.
Ce résultat a été obtenu par le travail acharné de toute l’équipe tant en mer, qu’à terre et cela dès le jour où elle a été constituée en avril 2015. A cela s’ajoute la préparation physique, mentale, parfois technique de la majorité de l’équipe dès le jour où ils se sont inscrits pour cette grande aventure.
Nous avons gagné et c’est bien ainsi.
La gestion de la régate
Le comité de course bien que payé n’est pas “professionnel”.
J’ai participé à la dixième édition (une course tous les 2 ans depuis 20 ans). La 9ème édition a vu 3 bateaux régater et se battre pour la première place au classement général.
Cette dernière édition avait 4 bateaux compétitifs pendant les 11 mois qu’a duré la régate; leur objectif était clair, une place sur le podium et si possible sur la plus haute marche. Les autres étant compétitifs sur une ou parfois plusieurs courses, à savoir être sur le podium à la fin de la course.
C’est la première fois que toutes estimations d’arrivée dans le prochain port sont fausses. Tous les bateaux ont navigué beaucoup plus vite, car les bateaux étaient poussés. Nous étions systématiquement en surpuissance, à la limite des capacités du bateau et de l’équipage.
L’état d’esprit était globalement différent et le comité de course n’a pas suivi cette évolution. Il n’a pas réalisé au cours de l’année, qu’il devait s’adapter à cette nouvelle situation.
Le comité de course est apparu nettement lié aux contraintes de l’organisation dont les impératifs sont prioritairement économiques, considérations qui lient ces derniers avant tout aux contrats signés avec les sponsors et en particulier les ports d’accueil de cette régate.
Il faut ajouter à cela les nombreuses infractions aux règles de course à la voile (RCV). La principale étant une infraction à la RCV85 : “L’autorité organisatrice, le comité de course et le jury doivent être (shall) soumis aux règles dans la conduite et l’arbitrage des courses.”
Sans entrer dans les détails, que je mets volontiers à la disposition de l’organisation si elle le souhaite, relevons les principaux problèmes.
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Les 2 bateaux échoués ont couru la course 2 contre le temps, plutôt que de simplement passer la ligne de départ quelques jours plus tard et finir quand ils finissaient (inégalité de traitement en défaveur des 10 autres concurrents, en l’occurrence des 2 concurrents classés derrière les 2 bateaux.
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Les changements de parcours ont été effectués en infraction à la RCV33 durant la course Airlie Beach – DaNang.
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La course a été raccourcie à une porte après que les 3 premiers bateaux aient passé cette marque en infraction à la RCV32.2.
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Le comité de course a pénalisé des bateaux au-delà de leurs compétences, à savoir sans réclamation formelle déposée (RCV61) et sans instruction (RCV63.1).
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Les réparations ont été effectuées sans aucun respect de RCV62 et de RCV64.
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Les instructions de course générales et les instructions pour chaque course contenaient à chaque fois des erreurs, en particulier en ce qui concerne la position des marques à contourner; on a même vu la position d’une même marque correcte dans le document initial se déplacer dans les amendements, dans un cas au moins de potentiellement mettre en danger les bateaux.
Une évolution est indispensable pour les prochaines éditions.
Le minimum est de clairement séparer les rôles entre le comité d’organisation (gestion de l’événement dans son ensemble), le comité de course (gestion de la régate selon les RCV) et le comité de réclamation, qui doit être doit comprendre des membres totalement indépendants des deux premiers comités. Toutes les courses océaniques majeures le font.
L’équipe LMAX Exchange
Pas évident d’être dans une équipe de plus de 50 personnes, avec un skipper très expérimenté et connaissant parfaitement les ficelles de la régate, mais pour qui la communication et la gestion de groupe n’est pas sa première qualité.
Et pourtant, cela s’est passé sans accroc. Un petit coup de gueule de temps à autre, généralement lié à la fatigue et aux dures conditions rencontrées, rien de plus.
Un succès lié à la capacité d’intégrer très rapidement les nouveaux venus.
Un succès lié à la volonté de chacun de mouiller sa chemise pour assurer la victoire.
Un succès à la capacité de l’équipe d’organiser le travail et d’assurer la marche du bateau, mais aussi son entretien et sa maintenance pendant les “stopover”, sans qu’il soit nécessaire pour le skipper de systématiquement vérifier le travail.
Remarques conclusives
J’ai réalisé mon rêve. C’est tout simplement génial.
En fait, je ne sais pas ce que je ramène pour ma vie quotidienne. Je me réjouis de retrouver tous mes amis. Je me réjouis de reprendre certaines des activités que j’ai mis de côté pendant une année.
Je ramène pleins d’images, pleins d’histoires à partager.
J’ai réalisé un très vieux rêve. Plus de 40 ans de patience. La ténacité a été « payante ».
Une année de vie partagée avec des personnes fantastiques que je me réjouis de revoir et avec d’autres que je ne reverrai jamais.
Une victoire gagnée par toute une équipe ayant travaillé ensemble. Une victoire d’équipe, pas la victoire d’un seul.
Passion, patience, ténacité, générosité sont des mots qui ont tout leur sens et ce tour du monde me l’a confirmé une fois de plus.
L’équipage
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Adrian Gunn (L7)
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Adrian Roberts (RTW, watch leader)
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Albert Lagneaux (L3)
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Ana Maria Estruch (RTW, sailmaker)
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Andy Bishop (L7, L8)
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Anthony Clifford (L1, L2, L3, L4)
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Axel Budde (L5, L6, L8)
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Benjamin Simatos (L2, L3)
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Boris Dosseh (L1)
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Brigitte San Quirce (L5)
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Bruno Roussennac (L6, L7, L8, watch leader)
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Carlos Arimón (L2)
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Cathy Lorho (L1, L2, L3, L4)
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Chris Miles (L1, L7)
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Christian Sager (L6)
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Chris Talago (L3)
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Clare Macadam (L7, L8)
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David Mercer (R5)
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Dominique Hausser (RTW, medical doctor, navigator)
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Elizabeth Mercer (L7, L8)
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Esha Mehta (RTW)
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François Raux (L3)
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Fred Dankers (L1, L2, L3, L4, L8)
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Gabrielle Barthélémy (L3, L4)
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Gary Colt (L1)
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Glenys Plant (L4, L5)
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Haude Morel (L1, L4)
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Helen Appelboam (L5, L6)
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Iain Grist (L8)
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Isabelle Cornet (L5, L6)
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Jean-Maurice Favre (L8)
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Jens Peters L1, L2, L3, L4, watch leader)
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Jonathan Byfield (L1, L2)
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Judy Hilton (L3)
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Juliana Ericson (L1)
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Junior Hoorelbeke (RTW, watch leader)
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Karen Weston (L7, L8)
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Kristof Bostoen (L1. L6)
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Leo Meijaard (L5, L6, L7, L8)
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Marc Geffrault (L7)
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Marine Prat (L5, L6, L7, L8, watch leader)
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Mark Tunney (L6)
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Nigel Cook (RTW, bosun)
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Olivier Cardin (RTW, skipper)
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Olivier Thomas (L6)
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Pascal Caussil (L5, L6)
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Paul Lee (L1, L2, L8)
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Peter Watson (L1, L7)
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Philippe Mazon (L1)
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Robert Tschiemer (L2)
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Sarah Down (L8)
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Stephanie Ockenden (L5, L6)
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Stephen O’Connor (RTW, engineer)
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Steven McDowall (L4, L7)
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Thomas Beattie (L4)
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Thomas Loffet (L1)
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Valérie Phakeovilay (L1)
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Vanessa Jubenot (RTW, victualler)
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Vaughan Tansley (L3)
Remerciements
Un tout grand merci à tous celles et ceux qui m’ont soutenu pour me permettre d’effectuer ce tour du monde :
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Ma famille et en particulier Lydia, qui a accepté de me laisser partir toute une année
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Mes amis qui ont participé à l’acquisition de mon équipement personnel
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Yacht club de Genève, mon club favori
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Cruising club suisse et le groupe Genève du CCS
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Swiss Sailing, la fédération suisse de voile
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H2O Sensations avec JR – Jean-Richard Minardi
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SUI 4616 avec Nico – Nicolas Rossier pour m’avoir appris comment travailler les cordages modernes
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Gréement courant avec Bill – Hugues Leclerc pour m’avoir fourni plein de trucs pour travailler les cordages modernes
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Skippers Magazine, avec Brice Lechevalier et Quentin Mayerat pour la mise à disposition d’un espace sur leur site pour mon blog tour du monde
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Vincent Gillioz et Armelle Hausser pour avoir assuré la mise en ligne (avec relecture attentive) des nouvelles que j’envoyais de CV24 pendant les courses
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Patricia et Jaap pour la machine à coudre manuelle, fort utile pour réparer les voiles
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Lili et Jean-Luc du Galicia pour leur appui logistique avant mon départ
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SIG Genève pour la fourniture des gourdes isothermes à tout l’équipage