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California baja

« Naviguez avec un angle au vent apparent (AWA) de 90°, mais ne dépassez
pas un cap magnétique de 180°. »

Le vent venant du 280°, la marge de manoeuvre n’est pas très grande; comme
les vents sont légers, un brusque
mouvement de barre, le spinnaker part en vrille et le bateau s’arrête. Il
faut tout recommencer… De mercredi à
jeudi en fin de matinée, il a fallu faire avancer le bateau dans ces
conditons légères. Nos concurrents étant
nettement plus à l’ouest et bénéficiant de bien meilleures conditions de
vent, la tension à bord est à son comble.

Depuis 24 heures, le vent est de retour, nous avançons vite; les autres
reviennent vers la côte. Le verdict de la
stratégie des derniers jours approchent. Qui va finalement sortir en tête
à quelques 500 nM de la scoring gate,
quelque peu décentrée par rapport à la route directe vers la ligne
d’arrivée, mais dont les points sont avidement
recherché par les concurrents en tête du classement général.

Selon le dernier rapport des positions (07/05/2016 0000TU), nous avons
repris des milles à nos concurrents et notre
positionnement pour la suite semble favorable.

Los Angeles, San Diego sont passées, au revoir les Etats-Unis d’Amérique;
nous longeons maintenant la basse
Californie, bonjour le Mexique.

PS. Il ne me reste plus qu’une paire de lunettes de soleil; cela serait
super si le sponsor de mes lunettes bleues
en avait une paire en stock – il n’est pas nécessaire que les montures
soient bleues – qu’il pourrait me faire
parvenir à New-York.

Dominique Hausser sur LMAX Exchange, samedi 7 mai 2016 0000 TUC

San Francisco

« Tiens bon la vague et tiens bon le vent et nous irons jusqu’à San
Francisco; hisse et haut. »

Les vagues il y en a vraiment peu, le vent est très très léger, nous
n’irons pas à San Francisco, mais nous nous
contenterons de passer au large de cette ville californienne poursuivant
notre route vers le sud.

La concentration est maximum pour faire avancer le bateau le plus vite
possible dans la bonne direction. Les nerfs
du skipper et de l’équipage sont mis à rude épreuve, car quelques dizièmes
de noeuds font la différence et nous
permettent de gagner à la fin de la journée des milles sur nos
concurrents.

PS1. Dans l’après-midi de lundi, nous avons croisé à quelques 500 mètres
un groupe de baleines se dirigeant vers le
nord.

PS2. Dans la nuit de lundi à mardi, de nombreuses méduses fluorescentes
étaient présentes sur notre chemin, ainsi
que du plancton d’assez grande taille, lui aussi fluorescent.

PS3. Pendant ce même quart, nous avons entendu plusieurs dauphins
conversés entre eux, probalement à propos de notre
présence dans leurs eaux. La nuit étant tout à fait noire, nous ne les
avons pas vu.

PS4. Au changement de quart du matin, un groupe de dauphin est passé
rapidement à proximité de notre bateau.

PS5. Un peu plus tard, nous avons traversé la chambre à coucher de
phoques. Ils ne se sont apparemment pas réveillé,
mais je soupçonne fort qu’ils ont tout de même ouvert l’oeil à notre
approche.

Dominique Hausser sur LMAX Exchange, mercredi 4 mai 2016 0000 TUC

A la côte ou au large

Le départ de la course 10 a finalement été donné le 30 avril à 3h20 TU,
malgré l’absence de CV26-ClipperTelemed,
toujours entrain de réparer un problème handicapant pour la suite du
parcours.

Départ donné au près bon plein. Avec un vent tournant progressivement à
droite, cela nous a permis d’ouvrir peu à
peu les voiles et au petit matin d’envoyer un spi.

La nuit dernière le vent a forci rendant la navigation un peu plus musclée
et l’état de la mer obligeant au barreur
et au régleur une attention extrêmement soutenue pour ne pas perdre le
spi.

La température augmente progressivement et samedi après midi, j’ai pu
monter sur le pont pour bricoler en t-shirt,
une première depuis que nous avions quitté la mer Solomon entre
l’Australie et le Vietnam.

Le vent maintenant diminue et la navigation devient très très tactique.
Faut-il rester le long de la côte sur une
route plus directe ou au contraire s’en éloigner pour bénéficier de vents
plus soutenus ? La réponse est loin d’être
évidente, car de nombreux paramètres dooivent être pris en considération.
Un de ceux-ci, et pas des moindres est de
garder le contact -le contrôle de nos concurrents. La question étant alors
: « Que vont-ils faire ? ». Et s’ils
prennent des options différentes, que fait-on ?

Cela promet une suite de course tout à fait palpitante.

PS. Nous sommes déjà au large de la Californie que nous quitterons dans
quelques jours pour se retrouver le long des
côtes mexicaines.

Dominique Hausser sur LMAX Exchange, lundi mai 2016 0000 TUC

Canal de Juan de Fuca

Départ de Seattle en fanfare – au sens propre du terme. Après un cours
défilé des équipages, les amarres sont
larguées selon une procédure bien rodée depuis le départ de Londres. Les
bateaux larguent les amarres au son de leur
chanson toutes les 3 minutes; puis c’est l’heure de la parade devant la
marina; cette fois-ci nous avons eu droit au
bateau des pompiers avec ses 5 lances projetant des jets d’eau tout autour
de lui. La parade a été suivie d’Une
démonstration de départ de course, qui a tourné court, vu l’absence totale
de vent.

Avant de quitter Seattle, nous avons encore fait une exercice d’homme à la
mer, selon les nouvelles instructions
transmises par l’organisation. Puis nous avons mis le cap sur la sortie du
canal de Juan de Fuca, situé entre la
côte étatsunienne et l’île de Vancouver.

Samedi matin a été passé à entraîner les manoeuvres avec les nouveaux
venus à bord. Nous bénéficions d’environ 20
noeuds de vent de secteur W et d’un soleil radieux.

Le départ, selon la procédure « Le Mans » devrait être donné dans la journée
du 30 avril.

Notre course vers Panama devrait se dérouler principalement au portant,
ainsi les virements de bord sont-ils peu
probables. Un peu plus de vent en perspective ces prochains jours sans
pour autant rendre les conditions de vie à
bord trop difficiles – certainement moins que lors de la course
précédente. les 2-3 premiers jours de course vers le
sud seront influencé par un vent généré par une haute pression au large
agréable pour faire marcher le bateau et
peut-être quelques intrusions sur la mer des dépressions relativement
mobile située sur le continent.

PS. La lettre b est en panne sur le clavier que j’utilise; je fais de mon
mieux pour ne pas oublier de l’ajouter,
mais il se pourrait parfois qu’elle manque tout de même; merci de votre
compréhension et de votre effort pour
l’ajouter et comprendre le mot que je voulais utiliser.

Dominique Hausser sur LMAX Exchange, samedi 30 avril 2016 0100 TUC