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À propos de bricole

lundi 16 novembre

Depuis dimanche 1729 TU, nous avons démarré l’ « océan sprint » entre 90`E et 95`E. Au vu des fichiers météo, cela devrait aller vite; attendons de voir la fin du sprint pour être sur que la réalité soit celle prévue par les modèles. Et surtout attendons que tous les concurrents aient traverse ses longitudes pour savoir qui empochera les 2 points.

Il fait un froid de canard, les grains de l’arrière du front se succèdent amenant vent et pluie souvent givrante. Comme nous allons assez vite, ce front ne s’éloigne que lentement, prolongeant ainsi le « plaisir » des grains.

Les contrôles quotidiens du bateau mettent a chaque fois en évidence de petites choses a remettre en état. A faire immédiatement pour éviter les ennuis, surtout dans les conditions météos actuelles qui ne font pas de cadeau. Ce qui fait que plusieurs équipiers passent plusieurs heures par jour a bricoler. Les réparations sont parfois simples et rapides, parfois il faut être un peu, beaucoup Mc Giver pour résoudre un problème en apparence simple et probablement simple si les outils adéquats et les pièces/matériel requis étaient disponible. L’imagination de certains dans le domaine de la bricole est incroyable et c’est a chaque fois un miracle de voir le résultat.

PS1. Toujours sur une route assez directe et toujours 2 concurrents sur nos talons (dans le même système météo), qui poussent encore et toujours l’équipage a bosser a fond pour faire avancer le bateau le plus vite possible. C’est dur pour tout le monde, pour certains, un peu plus que pour les autres.

PS2. A l’heure ou j’écris cette news (16/11 0458), nous sommes déjà a plus de 93`E.

 

Ocean Indien : humide ou mouillé

St-Paul et Amsterdam au NW, Crozet et Kerguelen au SW; comme nous avons tourné la carte, ces iles françaises sont face contre table, l’Afrique a « disparu, l’Australie est visible sur la droite de la carte, ça y est, nous sommes dans l’est de l’océan Indien et plus proche de la ligne d’arrivée que de celle du départ.

Depuis quelques jours, les fronts froids se succèdent imposant pluie et visibilité réduite a l’avant, soleil et froid a l’arrière. Les variations de vents imposent très régulièrement changement de voile et changement de cap. Nous essayons de profiter de toutes les bascules de vent pour tenter de

distancer notre poursuivant le plus proche. Il s’accroche – tous les systèmes arrivant de l’ouest, il en profite avant nous – cela motive les troupes et rend le quotidien un peu plus rude : en résumé une vie a bord d’un bateau en course plutôt que d’un bateau en croisière.

Hors quart, les discussions portent essentiellement sur le degré d’humidité des vêtements portes sous le cire. Le mot « mouillé » a progressivement remplace le mot « humide » a la fin d’un quart et le mot « humide » voire le mot « mouillé » a remplace le mot « sec ». Chacun semble gérer son stock de vêtements plus ou moins humides pour essayer de rester le moins inconfortable possible.

Une notable exception tout de même. Pour les détenteurs de combinaisons sèches, le mot « sec » est encore utilisable et le mot « mouillé » ne fait pas encore vraiment partie du vocabulaire utilisé. J’appartiens a cette catégorie et j’en suis ravi. Pour faciliter la sortie de mon sac de couchage, je garde mes habits a l’intérieur de ce dernier; j’ai ainsi presque l’impression d’être dans un espace confortable. Au vu de la météo, il  est peu probable que la situation change ces prochains jours.

PS1. Un peu avant 0000 TU ce samedi, nous avons atteint notre point levplus sud, a quelques milles nautiques seulement de la « plage », petit nom donne a la limite sud (S 44`30’) imposée par les instructions de course.

PS2. Aujourd’hui, nous passons a TU+7, histoire que le premier quart de 4 heures débute encore de jour, cela facilite quelque peu le passage de témoin.

PS3. Avec 30 noeuds de vent, il faut être muscle pour toutes les opérations sur le pont, y compris a la barre pour corriger les quelques écarts de cap provoques par quelques vagues pas tout a fait comme les autres.

PS4. Je découvre les AVURNAV (avis urgents aux navigateurs) sur SatC en lieu et place du NAVTECH (qui prend moins de place et consomme moins d’énergie sur les petits bateaux); y a pas photo, c’est nettement plus confortable a la consultation.

L’ocean Indien comme on en entend parler

10 novembre – Depuis lundi midi, nous sommes au portant, d’abord entre 30 et 35 noeuds, en diminution durant la nuit, puis stable entre 25 et 30 noeuds lundi matin (rafales a 35 noeuds, molles a 22 noeuds). Dans la nuit de mardi a mercredi le vent se renforce un peu. Nous découvrons l’océan indien comme celui dont on nous parle. Le ciel est gris clair

composé essentiellement de stratus bas, bouchant l’horizon le rendant particulièrement flou; difficile de savoir si c’est encore le ciel ou déjà la mer, sauf lorsque la vague devant notre étrave est suffisamment haute (des 3-4 mètres) pour que l’on ne voie pas au-delà de celle-ci.

A part quelques cordages et les cirés rouges ou jaunes, tout est dans les nuances (ternes) de gris. Le soleil se devine parfois, lorsqu’il ne pleut pas – pas souvent, mais n’est jamais

complètement visible. Il est vrai que nous sommes a l’avant d’un front lie a la dépression qui nous rattrape.

La mer est plus foncée que le ciel, mais gris terne également a part les

moutons et les embruns, qui parfois (pas très souvent) traversent le pont, qui sont blancs. La mer du vent se forme rapidement (dans les 2 heures), mais une fois la hauteur des vagues atteintes, elles ne changent plus. A l’inverse, lorsque le vent tombe, la mer également s’aplatit très rapidement. C’est une des caractéristiques des mers du sud

que je trouve très agréable, on sait a quelle sauce l’on va être mange : le(s) trains de houle – actuellement, il y en a 2, l’un de 100 a 150 mètres d’amplitude, l’autre de 200 a 300 mètres de hauteur de 3-4 mètres (probablement), auquel s’ajoute la mer du vent –

de vagues d’une amplitude de 10 a 30 mètres de 2-3 mètres. Avec 25-30 noeuds de vents, nous commençons a pouvoir surfer – cela dépend un peu de l’angle du bateau avec celles-ci.

Ce lundi matin, la température est presque agréable, avec quelques couches

et la combinaison étanche. Apres 3 jours d’observation, il apparait que la température de l’eau est un bon indicateur pour choisir le nombre de couches a mettre sous son ciré.

 

PS1. Passage en tête de la scoring gate, lundi a 1625 TU : 3 points bienvenus et bon pour le moral.

PS2. Mardi midi (heure du bateau), nous sommes passes a TU+6

PS3. Avec un vent de 28 a 32 noeuds, les surfs sont la règle, même la nuit.

PS4. Lever du jour, ciel bleu, lever du soleil (0026 TU), mer bleu noir couverte d’embruns, 35-40 noeuds, cela va très vite.

Ocean Indien et le rythme des quarts

9 novembre – Les quarts rythment complètement la vie a bord. De quart au froid, hors quart a vaquer a diverses occupations, mais surtout a rejoindre au plus vite sa bannette et son sac de couchage.

Samedi, la température de l’eau est remontée a 16`C, le soleil brillait, il faisait bon (tout en gardant nombre de couches pour ne pas avoir froid). Comme les jours précédents, nous bénéficions d’un vent modéré, mais qui nous permettait de bien avancer sur une route presque directe. La présence de nombreux oiseaux agrémentaient le paysage et les conversations au vu de leur fabuleuse capacité a se déplacer sans autre mouvement des ailes que l’orientation de leurs pennes pour tirer le maximum des courants.

Au fur et a mesure que les jours passent, le nom de ces oiseaux réemerge de ma mémoire profonde et je suis bientôt a même de tous les nommer, au moins l’espèce, a défaut des sous-espèces. C’est plutôt agréable de voir qu’il est

possible de se passer de wikipedia et de récupérer les vieilles données lorsque le besoin s’en fait sentir. Dans la nuit de samedi a dimanche, changement de décor, le ciel se couvre,

le vent forcit un peu, la température de la mer retombe en moins d’une heure a 11`C, il fait humide, un changement de voile d’avant s’impose et c’est avec bonheur que nous rejoignons nos sacs de couchages.

Dimanche matin, l’océan Indien a repris ces attributs de mer du sud: stratus bas, ciel gris, mer gris-noire, la bruine des 100% d’humidité mouille le pont et les cires. Ce n’est pas encore les 40eme rugissants avec ses trains de dépression, nous sommes toujours a l’arrière de l’anticyclone, mais nous commençons a sentir les effets de la dépression qui est sur notre arrière.

Nos concurrents directs depuis 24 heures ne se rapprochent plus ou plus trop, c’est bon pour le moral de savoir que ces prochaines heures, l’écart pourrait a nouveau augmenter.

Les prévisions météos reçues dimanche matin confirment que nous allons très bientôt quitter l’influence de cet anticyclone et que notre navigation va être influencée par le prochain système, a savoir la dépression qui nous suit et qui va progressivement se placer a notre sud.

Bien qu’habitues maintenant a vivre a 40 degrés, nous serons ravis d’être a des allures portantes et voir notre plancher un peu plus horizontal, même si nous savons déjà que le bateau sera plus mobile qu’actuellement et qu’il faudra (re)apprendre a vivre avec le roulis.

PS. Heureux, dimanche après-midi, d’avoir été dans mon sac de couchage lorsque nous avons traverse une zone de brouillard givrant.

Ocean Indien et Léman

7 novembre – Yankee, un autre yankee, spinnaker, un autre spinnaker, yankee, spinnaker, yankee, spinnaker, un autre spinnaker… Depuis 3 jours, on se croirait au Bol d’or* par petits airs. Depuis 3 jours, nous ne pouvons rien faire de plus que de suivre le centre de l’anticyclone qui se déplace relativement lentement, environ 8 nœuds, vu notre vitesse, dans une zone de vents faibles, entre 5 et 12 nœuds. L’océan Indien a des airs lacustres que je n’imaginais pas rencontrer à en croire toutes les histoires entendues sur ce sacre océan.

Cette situation devrait encore durer quelques jours. Nos concurrents depuis 36 heures se rapprochent doucement, mais pour l’instant n’ont pas de passage ouvert pour être a même de nous dépasser, ce qui est comme vous l’imaginez, notre principale préoccupation, a part celle de faire avancer le bateau le plus vite possible.

Puis, nous devrions retrouver un océan Indien plus anime avec des vents soutenus. Comme cela viendra de l’arrière, ce sont les autres qui en bénéficieront en premier et qui mettrons une fois encore nos nerfs à fleur de peau. La course est encore longue et beaucoup de choses peuvent encore se passer avant notre arrivée à Albany.

* Le Bol d’or est la plus grande régate sur eaux intérieures; ;elle est organisée, en juin chaque année depuis 77 ans, par le cercle de la voile de la société nautique de Genève qui réunit plus de 500 bateaux qui doivent effectuer un aller-retour entre Genève a un bout du Léman au Bouveret qui se situe a l’autre bout du lac.

PS1. Vu le premier pétrel géant vendredi matin. Il ne doit plus manquer beaucoup d’espèces des mers du sud que nous n’ayons pas encore vu.

PS2. Au sud du 40eme parallèle sud depuis jeudi. Enfin dans les 40emes rugissants, qui pour l’instant ne rugissent pas vraiment; la température de l’eau est passée de 19`C à 11`C en 24 heures et la température de l’air a également sérieusement baisse. Il ne fait pas encore trop froid dans le bateau, mais il est nécessaire d’ajouter une couche pour ne pas avoir froid sur le pont.

PS3. L’heure de bord passe cette nuit a TU+5, signe de notre avancée régulière vers l’est.

De Rio au Cap

Tout d’abord, je vous dois, chers lecteurs, des excuses. En effet, a mon arrivee a Rio, je n’ai rien publie. Non pas que je ne voulais pas le faire. Mais j’ai eu pleins de mauvaises aventures.

La premiere a ete la disparition du sac contenant entre autre mon laptop (un equipier a sorti celui-ci du bateau avec ses affaires et bien entendu, laisse sur le terre-plein, il a fait un heureux).

Ensuite en convoyant le bateau pour refaire la coque au nom du sponsor (cela avait mal fait et l’habillage se deglinguait (c’est de nouveau fichu apres la traversee de Rio au Cap), nous avons echoue sur une maghifique plage sans personne (un terrain militaire) etr nous y sommes restes 5 jours.

Pas de photo de la course 2, car je n’ai plus de chargeur pour la batterie de mon appareil de photo; pas de photos non plus du depart et de la course 1, car elles etaient toutes sur mon pc et sur le disque dur de sauvegarde aussi dans le sac. Mais je vais essayer de trouver un chargeur pour faire des photos de la course 3.

Cet article est sans accent, clavier US, il ne m’est pas possible d’installer le clavier Suisse francais et c’est vraiment trop complique de mettre les accents.

15 jours 8 heures 16 minutes pour traverser l’Atlantique de Rio au Cap, c’est plutot pas mal vu la meteo rencontree, mais comme nous sommes partis 3 jours 11 heures et 10 minutes apres les autres, nous avons eu d’autres conditions qui ne nous ont pas permis d’etre competitifs, mais cela fait partie des risques du metier.

Une traversee qui s’est deroulee presque tout le temps au pres, donc a 40 degres de l’horizontal. Les muscles ont bosse tout le temps, meme pour dormir, histoire de ne pas quitter brutalement sa banette.

Depuis le bateau, j’envoie une nouvelle les lundis, mercredis et samedis, mais visiblement la plupart ne sont pas publie sur le site officiel de la course. Je vais faire en sorte que les nouvelles parviennent a une personne qui pourra les publier sur ce blog.

Lors de la course 1 (entre Londres et Rio), j’ai parle de la vie a bord, de ce que l’on a vu sur notre parcours, pas tellement de la course elle-meme le blog du skipper en parlant deja. Lors de la course 2 (Rio – Le Cap), j’ai parle de l’anticyclone de St-Helene qui a ete le moteur permanent de notre bateau.

Nous avons en effet choisi une route nord directe, estimant que la route sud allait tres probablement nous forcer a traverser un zone sans vent ou de vents faibles et variables pour remonter sur l’Afrique du sud. Helas, ce qui n’arrive pas souvent est arrive; une puissante dorsale a repousse la depression centree sur le Cap et a donne des vents favorables pour la route sud et des vents forts (30-40 noeuds) de face pour la route nord.

En bref 15 jours ou presque au pres.

L’evenement marquant de cette course est l’explosion du spinaker (code 3) porte par 50 degres de vent apparent; vent forcissant de 15 a 30 noeuds). 36 heures de travail (etalees sur 2 jours et demi, il fallait bien dormir un peu) pour l’equipiere en charge des voiles et moi pour le remettre en etat. On a pas eu a l’utiliser vu les conditions meteo.

Autre point positif, ne plus etre 24 a bord, mais seulement 19 donne vraiment de l’espace et moins de probleme pour preparer a manger et faire la vaisselle.

Pour suivre la course : http://clipperroundtheworld.com/race/standings

L’anticyclone de St-Hélène (toujours la) et cela n’en finit plus de ne pas finir

Les modèles montraient une dépression centrée sur Le Cap qui allait probablement influencer nos derniers 24 heures de navigation avant le passage de la ligne d’arrivée.

Eh bien non, il n’en est pas ainsi. Le puissant anticyclone de Saint-Hélène revient en force en poussant une dorsale en direction de l’Afrique du Sud et chassant la zone dépressionnaire vers le nord tout en l’affaiblissant.

La vitesse du bateau avait fortement diminue ces 24 dernières heures et la bateau a progressivement redémarré dimanche dans l’après-midi; le bateau retrouvant sa position a 40 degrés de l’horizontal. Toujours au près, la vitesse maximum reste limitée et rend cette fin de course particulièrement laborieuse. L’ETA (l’heure et la date estimée de l’arrivée) est a chaque mise a jour des fichiers météo repoussée de quelques heures. Le pronostic le plus pessimiste est en train de se réaliser.

Le « stopover » au Cap va être particulièrement court; le nettoyage et la préparation du bateau pour la prochaine étape va occuper tout notre temps; la découverte de la ville et de ses charmes sera remise a un éventuel prochain séjour dans cette région.

Dominique Hausser sur LMAX Exchange, lundi 26/10/2015 0000 TU

L’anticyclone de St-Helene (toujours la) et cela n’en finit plus de ne pas finir

Les modeles montraient une dépression centrée sur Le Cap qui allait probablement influencer nos derniers 24 heures de navigation avant le passage de la ligne d’arrivée.

Eh bien non, il n’en est pas ainsi. Le puissant anticyclone de Saint- Helene revient en force en poussant une dorsale en direction de l’Afrique du Sud et chassant la zone dépressionnaire vers le nord tout en l’affaiblissant.

La vitesse du bateau avait fortement diminue ces 24 dernières heures et la bateau a progressivement redémarre dimanche dans l’après-midi; le bateau retrouvant sa position a 40 degrés de l’horizontal. Toujours au près, la vitesse maximum reste limitée et rend cette fin de course particulièrement laborieuse. L’ETA (l’heure et la date estimée de l’arrivée) est à chaque mise à jour des fichiers météo repoussée de quelques heures. Le pronostic le plus pessimiste est en train de se réaliser.

Le « stopover » au Cap va être particulièrement court; le nettoyage et la préparation du bateau pour la prochaine étape va occuper tout notre temps; la découverte de la ville et de ses charmes sera remise à un éventuel prochain séjour dans cette région.

(source : http://clipperroundtheworld.com/crew-diary/lmax/rio-de-janeiro-brazil-to-cape-town-south-africa148)

L’anticyclone de St-Hélène, c’est fini (enfin presque) et la vie a 35 degrés

Au nord de l’anticyclone depuis 3 jours, nous avançons cahin-caha, malgré un vent soutenu de 20 a 25 noeuds, au près serre un cap a l’ENE en attendant que le vent tourne et nous permette de faire une route directe vers le Cap. Ce qui est finalement arrivé vendredi dans l’après-midi lorsque l’anticyclone a commencé à remonter derrière nous vers le N en créant par la même occasion une longue dorsale jusqu’au S (environ 40eme parallèle) du cap Bonne Espérance.

Deux jours à prendre et relâcher le premier ris en fonction du vent (pas toujours très régulier en force) et de l’angle de gîte passant de 30-35 degrés a 40-45 degrés, le franc bord sous le vent étant régulièrement rincé.

Depuis 3 jours, à part l’horizon et plus ou moins la cuisinière, rien d’horizontal à bord. Impossible de se déplacer sans s’appuyer sur les murs, impossible de faire quoique cela soit avec ses mains, comme écrire cette news par exemple, sans avoir les deux pieds calés et pour cela pas toujours facile de trouver un endroit adéquat.

Dans ces conditions, les muscles travaillent tout le temps, même en dormant il faut se caler, car la bannette à une certaine tendance à vous propulser a l’extérieur, avec une chute qui pourrait être douloureuse en particulier si vous dormez dans les bannettes du haut.

Ces prochaines heures, le vent devrait tourner encore un peu vers le sud, aplatir un peu le bateau et nous permettre d’augmenter un peu notre vitesse, nous rapprochant un peu plus vite du Cap.

Dominique Hausser sur LMAX Exchange, samedi 24/10/2015 0000 TU

L’anticyclone de St-Hélène dure (dur) et l’eau

Après la pluie, le beau temps. Hier dans l’après-midi le front nous a finalement lâché, poursuivant sa route un peu plus vite que nous en direction du continent africain, tout en diminuant de taille et devant disparaître dans les 24-48 heures.

Les vents ont progressivement diminué, la pluie a également cessé et nous avons échappé à la plupart des lignes de grains; nous en avons passé plusieurs soit devant nous, soit derrière nous.

Nous naviguons sur une mer peu agitée avec une houle toujours du secteur SW de 3 mètres environ. Un vent de secteur S de 15 noeuds nous permet de glisser agréablement en direction du Cap. Nous souhaiterions avancer plus vite, mais ce sacré anticyclone de St-Hélène fait à nouveau parler de lui et va nous donner du fil a retordre plus ou moins jusqu’à notre passage de la ligne d’arrivée.

Si la ligne de haute pression reliant Cabo Frio au Cap de Bonne Espérance est en train de s’effacer un nouvel anticyclone s’est créé au large des côtes brésiliennes et se déplace en direction du sud de l’Afrique en formant progressivement une dorsale au niveau du 35eme parallèle sud, soit juste à notre sud. Pour l’instant, il est toujours derrière nous, mais va rapidement nous rattraper et former un long barrage nous forçant à naviguer en cherchant a chaque fois les zones de vent les plus forts (toujours relativement faibles) tout en optimisant notre avancée vers Le Cap. Nous avons un peu l’impression de naviguer sur la tranche d’une arrête, de laquelle il vaut mieux ne tomber ni d’un côté, ni de l’autre. Pas facile de voir les autres continuer à avancer sous l’influence d’un autre système et de ne rien pouvoir faire. Notre seule tache est d’avancer le plus vite possible pour espérer un classement raisonnable.

De l’eau en mer, c’est assez banal, il y en a tout autour du bateau. De l’eau sous les nuages de pluie, quoi de plus normal. Le problème, c’est que l’eau s’infiltre partout et finit par tout détremper aussi bien sous les cirés que dans le bateau. Mais comme cela ne suffit pas, il faut encore que, vu la température du bateau, l’eau condense et retombe partout, y compris dans les zones que nous essayons de protéger comme les équipets contenant nos habits (secs) et nos couchettes (il est plus agréable de dormir au sec que sur un matelas détrempé tout en recevant régulièrement des gouttes sur la figure). En résumé, tout est trempé, rien ne sèche et les habits enfilés pour prendre son quart sont presque plus mouillés qu’au moment de les enlever a la fin du quart précédent.

Le soleil étant revenu, même si il fait toujours frais, nous sommes au sud, c’est le tout début du printemps, tout va finir par sécher… jusqu’à la prochaine pluie.

Dominique Hausser sur LMAX Exchange, mercredi 21/10/2015 0000 TU