179W

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Lors de l’édition 2013-2014, Andrew Taylor, équipier tour-du-mondiste sur CV30 (Derry-Londonderry-Doire) s’est retrouvé projeté à la mer. C’était le 30 mars 2014 à 1132 TL (2332 TU) à la position 41°43.213’N 179°11.451’W (Pacifique nord lors de la course entre Qingdao, Chine et San Francisco, USA), la terre la plus proche (l’archipel d’Hawaï) se trouvant à quelques 1700 nm.

Le temps est mauvais, le vent souffle fort, la mer est forte, la température de l’eau de 10°C-11°C.

Il sera à bord à 1315 TL (0115 TU le 31/03/2014), soit 1 heure et 43 minutes plus tard. Un véritable coup de chance.

Il portait une combinaison étanche qui l’a maintenu en vie durant tout ce temps. Il était en possession d’une balise individuelle ,type AIS envoyant un signal d’alerte aux bateaux à proximité, soit le sien, il n’y avait personne d’autres dans les environs. Sa balise lui a sauvé la vie.

Pourquoi aussi longtemps, alors qu’il avait une balise. Comme le modèle n’était pas automatique, il fallait le déclencher manuellement. Le premier déclenchement n’étant que sur le mode test, il n’y avait pas d’émission; ce n’est qu’environ 45 minutes après s’être retrouvé dans l’eau, que la balise a été mise en mode alerte.

Suite à cette épouvantable expérience, Andrew Taylor a rédigé un ouvrage (179W, One Seven Nine West), de 314 pages. Il est publié à compte d’auteur début avril 2015.

L’auteur relate principalement certains des ses états d’âme pendant son tour du monde, ainsi que les multiples incidents/accidents subis lors des différentes étapes. La partie concernant l’épisode de l’homme à la mer tient dans une cinquantaine de pages, les plus intéressantes étant les textes des différents acteurs que cela soit sur le bateau ou à terre, pendant qu’Andrew était dans l’eau, à se demander si il reverrait un jour la terre.

Sans minimiser l’horreur de la situation, cet ouvrage m’a déçu. Il ne m’a pas apporté ce que j’attendais. J’attendais en effet un ouvrage qui ne soit pas principalement des impressions, mais des faits (basé sur le livre de bord et sur les observations des divers acteurs) et une analyse approfondie.

Par exemple, les incidents à bord ont été, si j’en crois ce que je lis dans cet ouvrage,  relativement nombreux. Andrew Taylor s’est blessé assez sérieusement à plusieurs reprises. Le nombre d’équipiers actifs, en particulier par mauvais temps, me semble souvent très limité, augmentant sérieusement la fatigue, donc les risques d’accidents.

En résumé, cet ouvrage, de type cathartique, a probablement permis à Andrew Taylor de surmonter ce traumatisme dramatique.

A lire entre les lignes pour tenter de découvrir ce qu’il s’y cache.

La leçon à retenir : un homme à la mer est une chose strictement interdite sur un bateau, c’est beaucoup trop dangereux.